« Putain Tiago ! Tu t'en ais pas sniffé une depuis combien de temps ! » Le jeune homme sortit un petit sachet de poudre blanche de la doublure de sa veste et le tendis à son ami, d'un air froid. Il n'avait jamais aimé le voir se droguer, c'était son petit frère après tout ! Qui aurait le courage de voir une personne qu'il aime dans un état pareil ? Il aurait voulu l'arrêter, lui faire comprendre que la drogue et l'alcool, ne sont pas les seules solutions contre le manque d'amour et le surplus d'argent. Mais il se taisait, se contentant de le regarder, airant dans des illusions éphémère causé par la drogue. Tiago attrapa le paquet avec mal et de son regard vitreux, il chercha la table la plus proche. L'esprit beaucoup trop confus pour réfléchir à quoi que se soit : il s'écroula au sol, rassemblant la poudre blanche sur le tapis, se moquant de toutes les saletés qui traînaient.
« T'es vraiment dans un état lamentable mec.. » Murmura Joãn impuissant face à ce qu'il voyait devant lui.
« C'est pas bien compliqué comme boulot. Tu trouves une étrangère, tu la sautes, si elle est bonne tu me l'amènes et on s'en fait une pute. »
« Écoute petit, des gamins comme toi j'en rencontre des centaines par jour. Tous des gosses en manques avec le besoin inlassables de se droguer. Je connais les gens de ton genre. Pourquoi t'avoir choisi toi ? Je ne sais pas. Montre moi simplement que j'ai eu raison. Ne me déçoit pas. » L'homme reprit son cigare, aspirant une nouvelle fois la fumée, faisant comprendre à Tiago qu'il n'avait pas le choix. Le nouveau but du jeune homme maintenant ? Trouver des filles, et en faire des putes. Tu parles d'une vie !
Tu déshonores ton frère et ta famille. Tu avais promis de changer en venant à Paris, mais quedal ! À la place tu te retrouves dans l'un des plus gros ressaut de prostitution d'Europe et pourquoi ? Pour pouvoir snifer de la coc' en paix ! T'es tombé bien bas.. Tu y penses à toutes ces filles qui vont crever sur les trottoirs, un billet de cent dans la main ? À toutes ces vies gâchés pour le plaisir des salops friqués ? T'y pense à ça toi !? Bien sûr que non, là t'es allongé par terre, une bouteille de Whisky à la main..
« Ce soir 23h à l'hôtel bastille. Chambre 256. Je t'attend. »
Y a cette fille assise seule sur la table d'un petit café. Il la fixe, sa petite carte minable à la main. Il sait que la vie de cette fille est entre ses mains. C'est à lui de décider de son destin, un petit sourire se dessina sur ses lèvres roses. Le droit de vie ou de mort; Oh que oui c'est amusant ! Tiago l'observa plusieurs minutes, posant son regard sur chacun de ses gestes, de ses sourires, de ses soupires. Il l'a connaissé pas coeur à présent, Bordolini serait content. Cette fille c'est son stock de la semaine.
Le regard dur et froid, il se dirigea vers la jeune femme, elle fût surprise de le voir s'asseoir, Tiago aussi d'ailleurs. Cette facilitée qu'il avait de faire ça sans aucun sentiment l'étonnait. Mais pourquoi ça t'étonne Tiago dit moi ! Tu ne connais pas la pitié, tu ne connais pas l'amour. En quoi être l'incarnation du Diable te choquerait-il ?
Il tendit la petite carte à la fille, sans prendre la peine de répondre à ses questions qu'il avait à peine écouté. Elle attrapa le petit bout de papier sans hésiter, sellant son destin à celui de Tiago. Elle a prit la pire décision de sa vie et toi tu ne fais rien ? Tu es un monstre Tiago ! Mais c'est bon, t'as accompli ta part du marché, qu'est-ce que t'as en faire des remords maintenant ?
« C'est bizarre cette attirance que t'as envers elle non ? Washington aurait pu être la femme de ta vie Tiago. Mais ça tu t'en fous, t'es juste le bourreau qui l'a envoyé à la potence. »
Il l'observait dormir dans ce grand lit, appuyé contre la baie vitrée, il observait le corps qu'il venait de vendre au diable après l'avoir fait monté au ciel. Une cigarette à la main, Tiago s'interrogeait sur ce qui attendait Washington; mais sans remords non, c'est beaucoup trop humain pour lui. Il tira une latte, continuant de fixer son corps nu. Qu'est-ce qu'il aurait aimé l'avoir rien que pour lui, oh oui ! Qu'est-ce qu'il aurait aimé.. Il aurait pu s'enfuir de Paris avec elle, ce passer de la drogue et de l'argent qu'apportait ce minable boulot. Mais non, ça ne traversa même pas son esprit. Washington était déjà condamnée à errer sur les trottoirs sous -4C° à satisfaire tous les salops en manques. Elle sera leur héroïne, leur plaisir intense.. Tu les jalouses n'est-ce pas ? Tu as son sort entre les mains souviens toi. Appeler Bordolini, lui dire que c'est bon, Washington est potable, ou bien.. ne pas le faire.
Tiago atteignit ça cigarette, jetant un dernier coup d'oeil à la belle blonde, avant de se rhabiller et de composer un numéro qu'il n'eu pas de mal à se rapeller.
« M. Bordolini ? C'est bon, j'en ai une.. »« Tu l'aimes Tiago, tu l'aimes. Tu devrais voir le regard que tu lances à tout ses salops qui la touche. Tu devrais voir la haine qui dégage de ton visage. Mais ça tu t'en fous, trop protégé par ta carapace, tu ne comprends pas ce que veut dire éprouver de l'amour. »
Il la fixait en train de sniffer sa drogue. La comble ! Il faut qu'il entretienne ses putain; ok. Mais leur passer de la drogue, c'est bien fort !
« Allez Washi' ! T'es plus longue à te faire un rail qu'à faire bander un mec. Bouge toi ! J'ai pas toute la nuit. » Assise derrière le bar qui lui servait de boulot, la jeune femme complètement shooté tendit le reste à Tiago. Le jeune homme la fixa en grognant presque et sa main rugueuse s'étala sur sa peau faisant tomber la femme sur le parquet, ne laissant pas à Washington de pressentir ce qu'il allait lui arriver.
« Putain mais regarde toi ! T'es complètement camé ! On se fait pas un rail à 3h du mat' un soir de boulot quand on est même pas foutu de marcher droit après ! » Washington resta à terre, autant à cause de la douleur que par l'intensité de la colère de Tiago. Il n'était pas le genre de mec qui se contrôlait.. Puis de toute façon, Washi' n'est qu'une pute, qu'est-ce qu'on en a foutre de ses sentiments ? Qu'elle crève on s'en portera tout aussi bien !
« Allez belle demoiselle, c'est combien pour une nuit ? » Siffla un homme avec une bouteille de vodka à la main. Tiago l'inspecta de la tête au pied. Répugnant.. de toute façon, qu'est-ce que ça pouvait lui faire ? Ce n'est pas son boulot après tout..
« Je.. je.. j'ai terminé pour ce soir. » Tiago resta à l'écart, observant tout de même sa protégé du coin de l'oeil, en grincent des dents. C'est sa coc' qu'elle est en train de ruiner la petite Washington..
« Allez ma jolie ! Rien qu'une minute ! » « J'ai terminé ! » L'homme l'empoigna par le bras, l'attirant à lui violemment. Prit d'une colère inexplicable, Tiago donna empoigna l'ivrogne, le cognant avec toutes la force du monde, laissant échapper tous les sentiments qu'il avait accumulés depuis tant d'années, sous le regard médusé de Washington.
Les mains couvertes de sangs, il prit la jeune femme dans ses bras, la soulevant pour l'emmener à l'hôtel Bastille chambre 256. Il a une erreur à réparer..
« T'aurais pu lui éviter ça tu sais, t'aurais pu lui épargner tous ces salops qui l'on touchés. Mais non Tiago, t'as préféré la vendre au diable, en essayant de te faire racheter après. T'es comme eux de toute façon, t'es qu'un connard ! »
Retour à la case départ alors ? Elle dans le lit, toi contre la baie vitrée, une cigarette dans la main, et deux billets d'avions dans l'autre. T'es pitoyable mec .. Tu vas simplement te contenter de lui laisser les billets et la laisser partir comme si de rien n'était ? Allez Tiago ! Agit en homme ! Prend la, une dernière fois ! Dit lui qu'il n'y a eu qu'elle, qu'il n'y a toujours eu qu'elle. Dit lui que tu t'en veux, que t'aimerais retourner en arrière ! Dit lui tout ça bon sang ! Ne laisse pas passer ta chance..
Le diable torturé par sa conscience. Quel comble.. Mais Tiago s'en moque, les regrets et les remords ? Il ne connait pas. L'homme se dirigea vers la femme, posant les deux billets sur la table de chevet. Il caressa sa joue, avant d'embrasser ses lèvres meurtries. & voilà, Le mec qui tombe amoureux d'une de ses putains..
Mais non, il ne l'avouera pas, se contentant de sortir de sa vie comme il en est rentré, comme l'homme pitoyable qu'il est et qu'il a toujours été..
« Reconstruit ta vie Washi.. »