Six mois. Vingt-quatre semaines. Cent soixante-huit jours. Les heures , les minutes et les secondes. J’avais le temps de les compter et de profiter de cette nouvelle liberté qui s’offrait de nouveau à moi. Libre de tout mouvement. Je me sentais bien sans pour autant oublier le calvaire vécut auparavant. Je marchais lentement. Je prenais sans cesse le temps de peur de dérailler et d’entendre encore les médecins me dissent que ce n’est pas possible. Elle. Soëlie me donnais le courage. Chose pourtant si difficile. J’étais têtu. L’exercice était périlleux. Je m’aidais des barres , un pas puis un autre, je sentais mon sourire se réanimer en la voyant à l’autre bout du parcours. Je me pinçais la lèvre , je sentais ce maudit cœur se soulever à sa vue. Je devais avouer que ne pas prendre ma morphine n’avait sans doute pas été le meilleur de mes choix en ce jour. Je souffrais et j’encaissais : la douleur. je la supportais aisément , mais j’endurais beaucoup moins la perte du père qui me reconnaissait de moins en moins depuis maintenant cinq ans.

Flash Back

FIVE YEARS EARLIER

Je mangeais mes céréales, je rigolais tout en regardant le bonheur qu'ils partageaient. J'aimais ce bonheur qui me rendait heureux. Mon père , ma mère. Je pouvais les observer pendant des heures , quelquefois je sentais des larmes monter , je me retenais Ce nirvana fut le nôtre, un plaisir qu'ils avaient construit avec le temps. J'étais peu pressé comme toujours, être en retard en cours ce n'était pas très important. Je rigolais me pinçant la lèvre les observant s'embrasser comme-ci moi-même j'embrassais celle que j'aimais . Ils me regardaient , je me laissais aller à faire une légère grimace de dégoût. Ma mère lâcha un éclat de rire que j'entendais encore raisonner dans ma tête quand je montais à l'étage pour finir de me préparer. Je vis déjà que j'étais bel et bien en retard ce qui ne me donnait pas plus l'envie d'aller plus vite. J'enfilais mon tee-shirt. Je rejoignais mes parents et les embrassèrent comme toujours. Là, je sentais le sol se fragmenter sous mes pieds. Je paniquais légèrement. Je posais mon regard sur mon père qui me dis d’avancer vers lui. Je m’avançais ,mais ça secouait de trop. Un tremblement de terre. Le deuxième que je vivais dans ma courte vie du haut de mes seize ans. J’entendais mes parents me crier de bouger vers l’encadrement de la porte, mais je vis mon père de l’autre côté , ma mère d’un autre. Vers qui devais-je aller? Une question que je me posais , je n’avais pas le temps de réfléchir pourtant je le fis. Je restais planté, telle une statue. L’intensité du tremblement de terre augmenta . Je bougeais de plus en plus ainsi que toute la maison. Je me tenais à la table qui me glissa dessus. Deux minute sont passée, moi j’eus l’impression que cela avait duré plus de sept minutes. Je me mis à rire, en criant haut et fort que c’était terminée. J’observais les fissures qui s’étaient formés lors de ce tremblement de terre. Je sentais alors les lèvres de ma mère se déposer sur mon front. Je n’étais pas allé en cours ce jour-là. J’avais aidé mes parents à ramasser les dégâts qu’avait fait la secousse.

« On y va! » Je me levais. Descendant les marches de la maison. Le sourire toujours là. Ravi de me rendre à l'église? Oui, mais surtout pour y voir Neyléa, celle avec qui je sortais depuis presque trois ans. Je sentais les mains de ma mère réalisaient mon noeud de cravate. Notre quartier était un de ces endroits familial et très ouvert. Tout le monde étaient acceptés. Je m'installais au premier rang regardant l'hôtel et sentant la main de ma mère se glissait dans la mienne. J'eus un léger sourire comme simple réponse. On avait vécu une perte pendant ce séisme. Un enfant de sept ans. Je lançais quelque regard sur ma gauche , laissant mes yeux se déposer dans ceux de Neyléa. Mon père se mit à parler. Monsieur le pasteur. Je le sentais. Sa voix était troublée, il n'aimait pas apprendre qu'un enfant était mort ,cela lui rappelait sans cesse la mort de ma petite soeur Maéline. Dieu l'avait reprise. Mon père avait beau croire en Dieu , je savais qu'il n'aimait pas dire que celui-ci rappelait des enfants pour les enlever à leurs parents. Il parlait. Tout le monde écoutait ce qu'il avait à dire. Moi, je me déconcentrais rapidement avec les regards de Neyléa qui voulait me parler par la suite. Personne ne s'y attendait. Pourtant. La terre se remit à bouger sous nos pieds. Je regardais autour de moi , entendant les cris et observant les personnes se lever pour s'enfuir de l'endroit. La main de ma mère se tenait encore dans la mienne, elle m'attira vers elle. Je voyais les statues bouger. Lorsque j'entrevue l'une d'entre elle prête à s'écrouler sur celle que j'aimais , je ne mis pas beaucoup de temps à réagir. Je me précipitais sur elle pour la dégager. Perdre connaissance. Je n'avais pas vu le reste du séisme décimer notre belle commune. Je venais de rouvrir les yeux. Je voulais voir Neyléa, mais je n'y parvenais pas. J'étais coincé sous la statue de marbre. Je ne remarquais pas que quelque chose clochait chez moi. Non. J'étais trop préoccupé par elle. Je sentais des mains se poser sur moi, quelque minute plus tard je fus dégagé de cette sculpture. Je voulais me lever. J'y parvenais pas. J'avais pourtant plus rien qui me retenait au sol. Je me traînais à l'aide de mes mains, je ne sentais plus le bas de mon corps. J'étais à présent au-dessus d'elle. Je dégageais son visage de ses cheveux, je me retrouvais avec son sang sur les mains. Elle saignait. Pourtant, elle avait échappé aux débris qui était tombé dans l'église. Mon monde s'écroula sous les mots de son père. Il était à nos côtés. Ces mots résonnaient encore dans ma tête. « Elle est morte. » Il sanglotait , me serrant contre lui. Je ne réagissais pas, je ne voulais pas y croire.

Deux mois plus tard. J'étais mort. Je ne faisais plus de sport. Je n'avais plus de famille. Je n'ai plus rien. Mon monde avait subi une attaque destructrice. J'étais allongé sur ce lit d'hôpital. Il me parlait, me donnais des nouvelles de moi, de mon état de santé. Je voulais qu'une chose, que cette peine qui s'engouffrait en moi cesse à tout jamais. La mort. C'était ça que je désirais, les rejoindre. J'avais perdu plus que quiconque. Je n'avais pas réalisé sur le coup tout ce qui s'était passé quand j'avais décidé de ne pas suivre ma mère et de jouer au héros. J'avais laissé ma mère qui avait essayé de me retenir et qui avait été tué par les débris du toit qui lui était tombé dessus. Moi. J'avais tué tout ce monde. On pouvait crier autant qu'ils le voulaient que j'y étais pour rien, mais c'était pas le cas. Chaque geste à des conséquences parfois bien douloureuse. Mon père l'avait toujours dis: réfléchis avant d'agir. J'avais sauvé Neyléa de la statue, mais je l'avais tué en la projetant contre le banc fait de pierre. Elle et notre bébé. Elle voulait me l'annoncer. Je l'avais appris par le légiste et les larmes n'avaient pas cessé de couler depuis ce jour-là.

Pour beaucoup cette journée était normale. Pour moi, c'était la pire de ma vie. Perdre celle qu'on aime. L'enfant qu'on n'imaginait pas avoir dans six mois. Celle qui nous avait donné la vie. Se perdre sois même. Sans eux, je n'étais plus moi et en perdant mes facultés à marcher était encore plus difficile. Je sortais de l'hôpital. On pouvait entendre mes hurlements , ma peine sortait avec la haine que je portais à cette chaise roulante. J'étais piégé. Je voulais me lever , courir et m'enfuir. Mais, cela m'étais difficile. J'étais prisonnier de ce fauteuil roulant. Mes mains guidaient ce dernier tapant chaque mur blanc et triste de cet endroit rempli de malade. Les médecins, me proposèrent un entraînement à maîtriser ce qui allait m'aider à me déplacer. J'eus un léger sourire, laissant ma respiration s'accélérait sur l'énervement. Devant moi cette immense couloir. Je les regardais dans les yeux faisant rouler à pleine vitesse cette chose. Ne me prenant jamais un seul mur tout en m'arrêtant à quelque centimètre du haut des escaliers. Je tapais dans les murs voulant ressentir la douleur physique. Une douleur que je ne parvenais pas à ressentir. Je ne ressentais rien. « SÖREN ! ». Cette fois me fit lâcher des larmes. Mon père. Je senti ses bras s'abattre sur moi. Je reniflais pour m'empêcher de pleurer encore. Je ne voulais pas être faible. Je l'avais déjà été en refusant d'assister aux enterrements nombreux des paroissiens de mon père. Ni ma mère, ni Seyléa n'avait pas eu le plaisir de m'entrevoir à leur enterrement.

Fin Flash Back

FIVE YEARS EARLIER

Je mettais figé. Mon souffle se précipitais tout comme mon coeur. Les souvenirs sont accablant. Je me sentais faiblir, je lâchais prise et m'écroulais au sol. Je lâchais ma tête en arrière. Je paniquais , je ne parvenais pas à me calmer. Mes paupières se fermèrent sur mes yeux, me laissant dans le noir. Je suis perdu, je n'ai plus le feeling d'autres fois. Je doutais, je n'avais plus confiance en moi. Je voulais sortir la tête de l'eau , au bout de cinq ans, mais malgré les progrès que je faisais pour marcher , je vivais dans un enfer, que j' avais provoqué. Je devais vivre le quotidien, jour après jour et continuais d'être fort. La pression s'accumulait sur mon dos. Je craquais. Je n'y arrivais plus. « J'en peux plus » . Je me mis à crier , ça ne servait à rien, mais il me fallait ça pour me calmer. Je sentais des bras me soulever. Les infirmiers me ramenaient à là chambre. Mes efforts. Je ne pouvais pas les renier. J'y parvenais grâce à son soutien, mais j'étais faible, impuissant. Mon visage se retrouvait contre l'oreiller de la chambre de la jeune femme et me mis à hurler de toutes mes forces. Je sentais sa main se blottir dans mon dos délicatement pour me frôler. Je me retournais avec beaucoup de mal. « Sören. Regarde moi. » J'écoutais sa voix timide puis souffla tout en la regardant. « J'en peux plus. Soëlie. Je craque. » « Toi abandonner! Ça va arrête. Je te connais. Tu ne me dis pas tout. Parle bon sang. » Je me tais, la regardant avec une certaine haine. Elle n'avait pas droit de me connaître autant. Elle savait quand ça n'allait pas . J'avalais ma salive. « Tu m'énerve. Mon père s'est barré, je ne sais pas où il est, je ne veux pas le perdre lui non plus. Je veux ... pas. Je peux ... pas. Je ne veux pas perdre la famille qui me reste. » Mes lèvres se faisaient tremblante sous mes mots. Tout semble perdu. Six mois, que j'étais à Cambridge. Aussi longtemps que j'étais loin de lui: mon père. Je pensais encore . « Écoute moi. Tu es un merveilleux père pour ton père, tu fais tout ce qui est dans ton pouvoir pour l'aider, malgré la douleur que tu as ne le voyant te dire qu'il n'a jamais eu de fils. » Je lâchais la pression et mes nerfs craquaient de nouveau. Je m'étais enlevé beaucoup de choses, tandis que la maladie m' avais enlevé ma soeur et depuis cinq ans me prenais petit à petit mon père. Alzheimer. Maladie faisant oublier les choses de la vie. Pour lui , il n'avait jamais eu d'enfant. Je me demandais si c'était la maladie ou la mort de celle qu'il avait tant aimé.

SAM Je suis une fille, par contre je vous le prouverez pas. J'ai 2* va falloir trouver tout seul. Vous êtes grand. votre niveau rp - nombre de lignes ; votre célébrité ; code validé par Aly .