I never read the rules.

Les jours défilaient, doucement, ils avançaient. La vie, malgré l'affront que j'avais l'impression de devoir surmonter, continuait sa course, sans laisser, à mon coeur meurtri, ne serait-ce qu'une seconde de repos. Ma mère était morte. Dorénavant, parmi les anges, elle me manquait énormément. Peut-être trop. Peut-être pas assez. Je ne sais pas, en fait, mais ce dont j'étais conscient c'était qu'elle me manquait. Mon coeur était dans une telle détresse que je ne pouvais trouver la solution pour calmer le calvaire de chaque battement de mon coeur. C'était difficile de devoir faire son deuil, surtout , lorsque l'univers n'ose vous permettre ce droit. Fils du premier ministre américain, j'avais toujours dû vivre avec le fait de ne pas être comme tous ces gens. Non, j'étais différent. Du moins, aux yeux des médias, aux yeux de toutes ces personnes dont leur vie est si pitoyable qu'ils préfèrent capter chaque instant de la mienne. Je maudissais cette vie ;Cette vie qui au fond n'était pas mienne, mais celle de mon père. Aujourd'hui, j'avais envie de sortir de ma demeure, j'avais envie de prendre l'air histoire de m'aérer l'esprit qui , en ce moment, était perturbé. J'ai marché une demi-heure. Ma destination ? Je l'ignorais. Je marchais, Encore et encore sans savoir où j'allais. Sans savoir si j'arriverais. Les sombres pensées pesaient dans mon coeur. J'étais terriblement triste, mais je ne le démontrais pas. Je semblais froid. Peut-être sans coeur. Certains médias avaient dit que la mort de ma mère ne m'avait pas affecté, si seulement, ils savaient la vérité. Si seulement, ils se doutaient qu'à l'intérieur , j'étais plus que détruit. À un moment, j'arrivais devant un bar extérieur. Je m'assis, pris un journal et commanda à boire, une boisson quelconque, en ce moment, rien ne m'importait vraiment. Je lisais le journal méticuleusement. Je lisais les dernières nouvelles. J'aimais bien me tenir au courant de ce qui se passait ici, à Chicago, mais aussi ailleurs. Puis, je m'attardai un instant à la page des sports. J'étais empreint dans mes lectures lorsque une voix mélodieuse ce fit entendre. Je levais le regard vers la jeune femme et dès lors, un sourire en coin qui me caractérisait bien ce dessina, progressivement, sur mon visage : Elle était jolie. Ça , nul ne pourrait prétendre le contraire. « Bien sûr. Une si jolie compagnie ne peut être déclinée. » De nature, avec les jolies femmes, j'étais quelque peu dragueur. Peut-être trop, en fait. Je la regardais prendre place. Ses yeux perçants était enivrant. Elle était splendide. « Puis-je vous offrir quelque chose à boire? »

De mes yeux, doucement, méticuleusement, je la regardais. Cheveux court, couleur de flamme, lèvres pulpeuses, yeux vert, elle était belle, horriblement belle. Elle était , parfaitement, le genre de femme que je me plairais à mettre dans mon lit. Je souriais, doucement, progressivement, à ses dires. Et puis, doucement, je posais mon regard sur elle. « Oui, en effet, j’en ais lorsque ça concerne les belles demoiselles dans votre genre. » Je souriais. J’aimais jouer avec les mots, les tourner à mon avantage. Les mots me permettaient de faire craquer les demoiselles. De les faire tomber sous mon charme. Elle s’assit et je me permis de l’inviter à boire un verre. Elle accepta. Je fis signe au barman de servir le fruit du désir de la jeune femme et puis, je me retournai vers elle. L’espace d’un instant, nos regards ce croisèrent pour se soutenir durant quelques instant. Elle finit par sourire et dès lors, un sourire amusé c’était dessiné sur mes lèvres. Ce jeu, je l’aimais. Je me callais doucement sur mon siège, regardant, ou plutôt admirant, la jeune demoiselle qui me faisait face. Ses dires me firent sourire, encore une fois. Et dire, qu’il avait quelques minutes, j’étais empreint à me morfondre. Sa présence changeait absolument tout. « Ça serait un plaisir pour moi de boire un second verre en présence d’une aussi jolie demoiselle que vous, mais avant de me faire cette honneur, ne serait-il pas nécessaire de connaître votre prénom? » Dis-je, d’un ton, amusé, presque joueur. Je voulais mettre un prénom sur ce visage. Je la regardais, doucement, avant de me présenter, le premier. « Je me nomme Théodore Clovis Blishwick, mais ça, je suppose que vous deviez le savoir. » Dis-je d’un ton, d’abord, vantard. Depuis ma tendre enfance, les gens me connaissaient alors que moi, pour la plupart, j’ignorais tout de eux. J’avais l’habitude que des demoiselles viennent vers moi pour simple raison que j’étais le fils du premier ministre. Je souriais, attendant, patiemment, qu’elle m’accorde le droit de connaître son prénom. Je pris une gorgée de ma boisson, toujours en soutenant le regard de la jeune femme.