L'avantage d'être riche ? Plus besoin d'aller dans des salles de sport, Sean avait la sienne maintenant. Dans sa belle et grande maison. C'était le week-end, et même si son ordi portable n'arrêtait pas de faire un bruit du style "TULULU" pour annoncer un nouveau mail -sans doute son assistante ou autre collaborateur- Sean était en congé. Ah ça faisait du bien de n'avoir rien à faire. Enfin, le terme le plus exact serait que cela faisait du bien de ne pas se sentir coupable de ne rien faire alors qu'il avait du boulot. Parce que Sean avait beau être presque 20h sur 24 a son bureau les jours de semaine, il n'était pas rare qu'il baisse les rideaux, ferme la porte à clé et commence à lancer l'un de ses morceaux de rock préféré à et danser sur son bureau en fumant un joint. Mais ça, faut pas le dire !

Sean courait depuis au moins trois quart d'heure sur son tapis roulant, à bonne allure. Il n'avait pas perdu l'habitude du sport. Au moins une chose qu'il avait conservé depuis l'époque lointaine de la fac. C'est vrai que ça lui semblait dans une autre vie maintenant. Tous ce qu'il avait vécu là bas. Toutes ces histoires qui le dépassaient tellement maintenant. Les matchs de basket de Jason, les tournois de tennis de Matt, les peintures de Lilly, les concours de pom-pom girls de Sabrina, les cours de tutorats avec Madisson, les fêtes avec Kate... Ces heures à ne rien faire en cours, ces fêtes étudiantes.. Ah non, c'était trop loin maintenant. Sean Lewis n'était plus du tout ce Playboy, il était Lewis, le jeune à la tête d'une entreprise qui valait un paquet de fric... d'accord, il avait toujours un goût très prononcé pour les fêtes, mais ce n'était plus la même chose ! Il ne dansait plus à moitié à poil sur les comptoires ! Maintenant il abusait un peu de l'alcool aux cocktails et rejoignait la plus belle fille dans les environs.. Un autre registre. Parfois, l'université manquait terriblement à Sean, cette insouciance, cette jeunesse qui lui échappait à présent.. Mais des fois, la liberté, l'autonomie et autres joies de la vie adulte, ça l'arrangeait bien. Il pouvait faire des fêtes chez lui avec de l'alcool sans avoir besoin de faux permis, quand il parlait on l'écoutait, il n'avait plus de cours chiant à supporter, plus de note, plus de cours de soutient... Tiens les cours de soutient.. Madisson Bledel.. C'était lorsque Sean avait décidé de prendre des cours qu'il avait commencé à fréquenter Madisson de manière.. différente. La soirée Black and White où ils avaient dansé un slow, la balade près du fleuve où le marchand de glace les avait prit pour un couple, la fois où il avait apprit qu'elle l'aimait plus que bien.. Et puis leur premier baiser, leur première sortie ciné en temps que couple, leur première fois tout les deux, le jour où ils ont dit à tout le monde qu'ils étaient ensemble... Ca en faisait des souvenir en deux ans et demi.. Mais aujourd'hui, Madisson et Sean n'était qu'un souvenir, un beau mais très lointain souvenir. Tout comme la bonne époque de l'univeristé, elle semblait à des années lumière maintenant...
Elle était partie. Un soir, sans prévenir. Sean était revenu et toutes les affaires de Madisson avaient disparu. Elle l'avait quitté. Lewis n'avait jamais demandé à Madisson de revenir, il ne l'avait pas appeler en pleur pour la supplier de lui pardonner ses erreurs, d'ailleurs il n'avait jamais reconnu avoir fait des erreurs. Il ne lui avait jamais dit qu'elle lui manquait. Elle était partie, ils ne s'étaient plus parler pendant quelques temps et puis un jour, ils se sont retrouvés avec plusieurs Eights et là, ils se sont fait la bise amicalement avec un "Salut Madi', ça va ?" Leur histoire d'amour, c'était oublié, finie. Et même si un malaise, une rancoeur, une tristesse et une colère résidait entre eux, ils n'avaient pas prit le temps de reparler de leur histoire. Pourtant, ce jour-là, où Sean avait prit conscience que Madisson était partie, il n'avait pas haussé les épaules en disant "une de perdue, dix de retrouvées" loin de là. Il avait laissé tombé sa valise par terre, avait retiré sa cravate qui l'étranglait, avait déboutonné sa chemise, enlever sa veste, d'un pas d'automate il avait rejoind la chambre et il s'était effondré sur le lit, une photo de lui et Madisson blottie contre son coeur. Il l'aimait. C'était certain. Mais maintenant, elle était loin.

Toc toc toc. Sean arrêta sa machine, prit une serviette et s'essuya rapidement le visage et le coup. Il laissa la serviette pendre sur son épaule. Il n'avait pas de T-Shirt, seulement un jogging. Il ne prit pas la peine d'en enfiler un. Seul quelqu'un de proche pouvait se permettre de toquer chez lui un dimanche. Sean sortit de sa salle de sport, descendit d'un pas trotinant ses escaliers, attrapa en passant devant le bar de sa cuisine américaine une bouteille d'eau, l'ouvrit et en bu une gorgée pour finalement arriver devant la porte et l'ouvrir calmemant.

Il manqua de s'étouffer. Madisson Bledel, là debout sur le pas de la porte. Et Sean ne croyait pas du tout au coïncidence. Il venait de se repasser dans la tête toute sa relation avec elle, la fin de cette relation et d'essayer de faire le point sur cette fin de relation et hop, elle débarque. Aussi, c'est idiot, mais Sean fut géné de lui ouvrir torse-nu. Carrément débile puisque Madisson l'avait déjà vu torse-nu -et même plus dévêtu que ça...- mais, Sean fit un 360 sur lui même pour voir si un T-Shirt ne trainait pas par là. Pas de chance, il n'y en avait pas. Et puis, il se reconcentra sur Madisson. Il aurait pu la saluer avec un large sourire, comme tous les amis le font, sauf que eux deux n'étaient pas vraiment "tous les amis". C'est pourquoi il reprit une gorgée d'eau et déclara : “T'as les clés non ?” Et puis il tourna les talons et se laissa tomber sur son canapé, faisant comprendre à Madisson qu'elle pouvait faire comme chez elle. D'ailleurs, l'un dans l'autre, c'était un peu chez elle aussi ici.

“Que me vaut ce plaisir ?” Et il était impossible de savoir si il était sarcastique ou pas.