Nous sommes en 1987, au mois de janvier. Abigail Watson, jeune demoiselle londonienne, venait de donner naissance à son premier enfant. Son époux, John Watson, était présent à ses côtés, et ne pouvait contenir sa joie tandis qu'ils admiraient le visage du nouveau-né. Voilà quelques années qu'ils avaient dans l'idée de fonder une famille, eux qui étaient fous amoureux l'un de l'autre. Ils se sont rencontrés lorsqu'ils étaient tous deux à l'université. Abigail était en études de journalisme, alors que John suivait des cours intensifs pour devenir médecin, ce qui finit par arriver. Ils habitaient au cœur de Londres, dans un quartier aisé, voire même, réputé pour son luxe. La famille Watson est propriétaire d'une grande fortune depuis des générations. Cependant, malgré cette richesse déjà entre leurs mains, le couple ne voulait pas se la couler douce et décida de mener sa vie comme elle l'entendait, en gagnant son propre argent. Bon, bien évidemment, la maison dont ils étaient propriétaire venait de leur héritage, une demeure somptueuse dans laquelle leur premier enfant commença à grandir. Ichabod Matthew Watson, le premier de sa génération dans cette famille, était un bambin sage et peu bruyant. Hormis les quelques crises de larmes en pleine nuit, ses parents ne se plaignaient, et se ravissaient même d'avoir un tel enfant. La petite enfance d'Ichabod était plutôt banale, il n'y aurait pas grand chose à en redire, jusqu'à ses cinq ans. Abigail donna naissance à un autre enfant, une fille cette fois-ci, qu'elle nomma Judith Aurora Watson. L'arrivée d'une petite sœur intrigua Ichabod à l'époque, mais ne le gêna pas pour autant, bien au contraire. Les années à l'école élémentaire étaient de bons instants passés en compagnie des enfants de son âge, et une façon pour lui de s'ouvrir au monde et de découvrir ce qu'il aimerait. C'est d'ailleurs à l'âge de huit ans qu'il se découvrit un intérêt tout particulier pour le dessin et la peinture, et passait la plupart de son temps avec un crayon et une feuille de papier. Ses parents décidèrent de l'inscrire à des cours particuliers afin qu'il puisse vivre cette envie comme il le souhaitait. En parallèle, il était proche de sa petite sœur, et prenait soin d'elle comme il pouvait pour son âge, si bien qu'une complicité certaine se tissa entre eux, bien rapidement.

L'adolescence d'Ichabod se compliqua légèrement, comme toute personne qui passe par cette phase de la vie. Il se sentait comme ces jeunes, tourmentés et ne supportaient pas qu'on lui dicte ce qu'il devait faire. A cause de ça, quelques disputes éclatèrent entre lui et ses parents, mais elles finissaient toujours par s'arranger rapidement. Malgré son côté rebelle, Ichabod ne négligeait pas son travail scolaire, bien au contraire, et faisait partie des meilleurs de son établissement, une chose dont il était fier, mais il gardait une modestie telle qu'il ne se vantait jamais de ses exploits en matière de bonnes notes. A cette période, il se fit beaucoup d'amis, notamment un garçon du nom de Seth, qui devint son ami le plus proche, et avec qui il passait beaucoup de temps. Tous les deux sortaient beaucoup, allaient au cinéma, se promenaient en ville, et discutaient de diverses choses... Notamment d'une certaine fille, dont Ichabod était amoureux depuis son entrée au collège. Elle s'appelait Lucia, une demoiselle d'origine mexicaine, et le garçon, timide, n'osait pas l'aborder. Qu'aurait-il fait sans Seth ? Eh bien, il n'aurait pas été en couple avec la demoiselle, un an plus tard. A 14 ans, elle était sa petite amie, et il l'aimait d'un amour sincère, sentiment réciproque. Alors qu'il était en dernière année au collège, lui et sa classe quittèrent l'Angleterre l'espace d'une semaine pour un voyage aux Etats-Unis. Ce fut un séjour particulier pour Ichabod, qui changea le cour de sa vie. En effet, l'adolescente eu un véritable coup de cœur pour ce pays, et après réflexion, se jura de revenir ici pour y vivre. Oui, une décision hâtive, mais il ne pouvait pas imaginer ne jamais revenir ici. Arrivé au lycée, son idée n'avait toujours pas changé, et il redoublait d'efforts en cours pour venir vivre aux USA. Ses notes s'amélioraient, il avait tout pour entrer dans les meilleures écoles et ainsi, faire ce dont il avait envie : devenir médecin. Oui, il voulait suivre les pas de son père, le voir fier et surtout, se plonger dans un métier qui l'intéressait réellement. Cependant, une fois qu'il eu terminé le lycée, diplôme en poche, ses parents refusèrent à ce qu'il parte tout de suite. Ichabod avait beau les supplier, leur expliquer que c'était ce dont il rêvait, mais ils ne voulaient rien savoir, et lui proposèrent un marché : il commencerait le début de ses études en Angleterre, puis irait finir aux Etats-Unis. Ichabod accepta malgré tout, et débuta alors ses cours en bonnes et dues formes.

Il se plongeait corps et âme dans son travail, et ne cherchait qu'à obtenir les meilleurs résultats pour ensuite quitter le pays. Ce qui lui coûta une rupture avec Lucia, cette dernière se sentant délaissée. En parallèle, Ichabod ne cessait de dessiner et de peindre durant son temps libre, si bien qu'il avait de quoi remplir ses journées. Chaque année, à l'université, il obtenait des résultats plus que convaincants, et exploitait son potentiel comme il se doit. Ses parents, très fiers, décidèrent de lui offrir quelque chose : une somme importante d'argent. Une partie de la fortune des Watson alla alors sur le compte en banque d'Ichabod, qui ne manquait de rien à présent. Cependant, en parallèle à ses études, il parvint à obtenir un petit emploi afin de gagner son propre salaire tous les mois, et montrer à ses parents qu'il était capable d'être autonome. Les années passèrent, et voilà qu'il a bientôt terminé ses études. Le choix était déjà tout fait : direction les USA ! Ichabod se ravi de son arrivée dans ce pays, plus précisément à Cambridge où il avait postulé, et obtenu une place en études de médecine. Il n'est ici que depuis une semaine, mais apprécie déjà tout particulièrement cet endroit, et surtout, espère que son aventure sera toute aussi excitante qu'il l'avait imaginé.