Toute histoire commence par un début et se termine par une fin. Mais parfois, il est difficile de les déterminer si bien que tout s’embrouille et devient flou. Je ne suis pas doué du tout dans le rôle de conteur, Terry pourrait en témoigner. Malheureusement, elle n’est pas là pour le faire. Je vais donc être le plus clair possible en espérant que vous ne vous perdrez pas dans les méandres de mes souvenirs.



ChapterOne

Je pourrais m’étaler sur des pages pour vous parler du jour de ma naissance mais je vais vous éviter de devoir vivre tout ce qu’on m’a raconté sur la douleur que ma mère éprouva en me mettant au monde. Ma naissance ne fut pas exceptionnelle dans le sens où mes parents n’attendaient pas désespérément d’avoir un enfant. Un frère, Killian, me précédait de trois ans et ils avaient assez à faire avec lui. Mais je pointai néanmoins mon nez dans ce monde, chose que je regrette souvent. M’enfin, je ne vais pas sauter les étapes.

Ma famille est originaire d’Auckland. Où se trouve cette ville ? En Nouvelle-Zélande, dans l’hémisphère sud. Vous ne serez donc pas surpris si je vous disais que je naquis en automne, le 31 mai pour être plus précis. Et oui, les saisons sont inversées comparé à l’hémisphère nord ! Je fus accueilli normalement, sans exagération ni fioriture en tout genre. Mon arrivée n’était pas nécessairement attendue mais j’étais quand même là et mes parents m’aimèrent de la même manière que mon grand frère. Jamais je ne ressentis de différence dans la manière où mes parents nous traitaient. Du moins, jusqu’à une certaine période. Mais je m’égare une nouvelle fois.

Une chose me frappe souvent quand je regarde les photos de mon enfance : je suis le seul blond de la famille. Enfin, j’étais, puisque mes cheveux ont viré au foncé au fil des ans. On me charriait souvent pour cette raison, à l’école, et les mauvaises langues allaient jusqu’à dire que mon père n’était pas le mien mais que ma mère avait sûrement eu une aventure avec le facteur. Je ne comprenais pas réellement ce que ça signifiait alors un soir, lors du dîner, j’ai décidé de poser la question à mes parents. D’abord surpris, ils éclatèrent ensuite de rire et ils m’expliquèrent que dans la famille, il y avait eu plusieurs blonds dont ma mère et mon grand-père maternel, quand ils étaient enfants. Rassuré, je lâchai la nouvelle à mes camarades le jour d’après, ce qui leur cloua le bec une bonne fois pour toutes.

Je fréquentais la même école que Killian et, généralement, on évitait de m’embêter même si je n’étais pas spécialement un aimant à problèmes. Killian, c’était mon modèle, mon héro, mon protecteur. Je ne manquais pas de le suivre, de le copier et de faire mon malin même quand je ne faisais pas le poids. Mon comportement faisait rire mon entourage sauf mon frère qui s’était donné comme mission de m’initier à la vie en pleine jungle. Il ne cessait de me répéter de ne pas me laisser marcher dessus, d’être fort, d’être gentil avec les filles et de les protéger. Je trouvais ces deux derniers points ridicules et j’en riais à chaque fois. Mais Killian était sérieux. Mais moi, je préférais nettement draguer les filles et faire le beau devant elles. D’ailleurs, mes stratagèmes fonctionnaient bien, sûrement grâce à mes yeux bleus. On me complimente souvent sur leur beauté et j’ai l’impression que les filles flashent toujours dessus. M’enfin bon…

Tous ces rites initiatiques avaient un but que je n’ai pas compris tout de suite. Comment l’aurais-je pu alors que je n’étais qu’un enfant ?




ChapterTwo

Killian et moi étions les rois du lycée. Quand j’entrai en première, il était déjà en terminale et il m’intégra à sa bande de copains. Ce privilège suscitait la jalousie de la part de mes camarades et ils essayaient par tous les moyens d’obtenir mes faveurs et, par extension, celles de mon frère. La seule personne qui réussit un tel exploit, c’est Terry, ma meilleure amie. En fait, on se détestait comme chien et chat, on ne pouvait même pas se voir en peinture. Les professeurs s’amusaient de notre comportement et faisaient exprès de nous mettre ensemble à la moindre occasion : exposés, oraux, labo de sciences, tout y passait. Nous étions alors forcés de collaborer si nous ne voulions pas avoir une sale note. Petit à petit, c’était obligé, nous avons appris à nous connaître et à nous comprendre. Je finis par sortir le grand jeu et elle n’échappa pas à mes tentatives de drague. Mais Terry n’était pas le genre de fille à tomber dans le panneau, elle était bien trop maligne pour ça. Mais nous traînions quand même ensemble, ce qui m’exaspérait puisque je n’avais aucun pouvoir sur elle. Elle n’hésita pas à s’incruster d’elle-même dans notre bande et ce jour-là, mon frère me dit, une fois à la maison : « Voilà enfin une personne digne d’intérêt ! ». Et mon frère avait toujours raison.

En quittant la terminale, Killian s’était assuré que je prenne sa place au sein de la hiérarchie de son clan. Façon de parler. Je n’étais qu’en seconde mais j’avais déjà beaucoup d’influence et on me respectait. Au début, je craignais d’être détrôné et que les autres profitent du départ de mon frère pour semer le trouble mais il n’en fut rien. De toute façon, je n’étais pas un tyran alors on m’appréciait au lycée. J’étais entré dans les bonnes grâces de Terry et nous avions cessé notre guerre ancestrale (façon de parler). Cependant, je voyais bien que je l’énervais quand je parlais avec d’autres filles et que je les draguais ouvertement. Et bien quoi ? Elle avait eu sa chance mais elle m’avait à chaque fois recalé, il fallait qu’elle s’en prenne à elle-même ! Un jour qu’elle me criait dessus, je lui en fis la remarque et elle ne m’adressa plus la parole des mois durant.

De mon côté, j’accumulais les conquêtes mais ce n’est pas parce que mon frère était parti pour l’université qu’il m’avait oublié. Il prenait de mes nouvelles chaque jour, me demandait ce que je faisais, si j’avais des problèmes et surtout, il ne cessait de me parler de Terry, ce qui commençait à m’énerver. Elle n’était plus digne de mon intérêt et je le fis clairement comprendre à Killian, qui eut l’air triste, ce qui me fit culpabiliser.

La terminale arriva et avec elle son lot de surprises. Cessant de bouder, Terry se mit en tête de me conquérir et d’éclipser toutes mes prétendantes. A chaque fois qu’une fille m’abordait, Terry était dans le coin et la supplantait, jouant son aguicheuse. Mais son comportement ne me plaisait pas car Terry était tout sauf une aguicheuse en manque d’attention. Ce n’était pas elle et un jour, je m’énervai et le lui fit clairement comprendre. Après une grosse dispute, nous nous sommes regardés dans le blanc de l’œil avant de nous embrasser. Ensuite, tout est allé très vite et le lendemain matin, j’étais tout sauf déçu et coupable. J’ignorais ce qui se passait mais regarder une autre fille ne me parut plus aussi attrayant.




ChapterThree

J’avais beau être un beau gosse, un dragueur de première, un rebelle qui ne se laissait pas faire, je n’en restais pas moins humain. Personne ne soupçonnait que mon rêve était de devenir médecin, pédiatre pour être plus précis. J’ai toujours été doué en sciences et c’est en grande partie grâce à mes talents que Terry et moi récoltions les meilleures notes. Lorsque les inscriptions pour l’université arrivèrent, je postulai donc pour la fac de médecine et Terry celle de chimie. Ce que je n’avais dit à personne (sauf à ma famille), c’était mon envie d’étudier dans une université prestigieuse, plus particulièrement à Harvard. J’avais également envoyé mon inscription aux États-Unis ainsi qu’une demande de bourse. J’avais de bons résultats et j’ai passé mes examens d’entrée avec d’excellentes notes. Je ne sais pas si j’aurais autant cartonné si j’avais eu droit à de la littérature ou à des arts plastiques comme examens…

La réponse tomba pendant les vacances d’été (donc au mois de janvier) : j’étais accepté et j’avais deux mois pour finaliser mon inscription. Je comptais en parler à Terry car, au fil des mois, nous étions devenus un couple ce qui a déçu un bon nombre de jeunes filles. Le jour où je voulus le faire, elle m’annonça, en larmes et totalement affolée, qu’elle était enceinte. Moi, je suis resté comme deux ronds de flanc, n’en croyant pas mes oreilles. Ma première réaction fut de lui balancer que je quittais la Nouvelle-Zélande pour les États-Unis et qu’elle devait se débrouiller. Je la laissai donc seule avec son fardeau pour retrouver la sécurité de ma maison. C’est mon frère qui m’accueillit et je lui racontai absolument tout. Quand je lui ai dit comment j’avais réagi à la nouvelle de ma future paternité, il me gifla avec une telle violence que je me retrouvai assis sur le canapé, ma main posée sur ma joue cuisante, les yeux écarquillés. Il me fit la morale et se dit extrêmement déçu par mon comportement, que jamais il ne m’avait appris à être lâche mais au contraire à me battre. Il a conclu en me disant que je n’étais pas digne d’être son frère. Ces dernières paroles me firent un mal de chien. Elles eurent l’effet de m’ouvrir les yeux.

Je laissai passer quelques jours avant de débarquer chez Terry. Ses parents m’accueillirent froidement mais j’insistai pour la voir, ce qu’ils consentirent à accepter après de longues supplications. Une fois Terry en face de moi, ses parents nous surveillant, je m’excusai d’avoir été aussi con et égoïste et que je voulais voir cet enfant naître et m’en occuper comme un père responsable. J’étais même prêt à abandonner mes projets d’avenir pour travailler et économiser suffisamment pour l’arrivée du petit. Mais il en était hors de question. Une réunion familiale fut bientôt organisée et nos deux familles décidèrent que Terry et moi continuerions nos études et que l‘enfant serait gardé à tour de rôle par nos parents, voire nos frère et sœurs (Terry avait une petite et une grande sœurs).

Je n’évoquai plus jamais Harvard et je débutai mes études à l’université d’Auckland, tout comme Terry avant la naissance de notre enfant. Cette grossesse inattendue nous avait rapprochés et j’étais à la fois excité, impatient et inquiet à l’idée d’être père.

15 juillet 2007, date à la fois merveilleuse et horrible. Date qui sera toujours néfaste pour moi.

15 juillet 2007, à 15h54, mon fils poussa son premier cri alors que je recueillais le dernier souffle de sa mère. L’accouchement s’était très mal passé et elle avait perdu beaucoup de sang. Malgré la césarienne pratiquée en urgence et quarante-cinq minutes de réanimation, le cœur de Terry ne se remit jamais à battre. L’homme que j’étais devenu en sa présence s’en était allé en même temps que son dernier souffle, pour se perdre quelque part dans l’espace infini.

Quelques mois plus tard, mes parents m’annonçaient que Killian s’en était allé, lui aussi. Je n’avais pas vu mon frère depuis la naissance de mon fils et je ne m’étais même pas demandé ce qu’il devenait, bien trop sonné par les événements survenus plus tôt dans l’année. Mes parents m’avouèrent que les médecins avaient diagnostiqué un anévrisme cérébral à mon frère quand il n’avait que deux ans. Il était situé dans une partie inatteignable du cerveau, du moins s’ils ne voulaient causer aucun dégât. Toute sa vie, il a dû faire attention à ne pas faire trop d’effort pour éviter que l’anévrisme ne se rompe et que le sang se déverse dans son cerveau. Mais le vaisseau n’avait pas tenu le coup et Killian était mort cérébralement. Mes parents l’avaient débranché avant de m’annoncer la nouvelle, ce qui me rendit fou de colère et de douleur. Je comprenais mieux pourquoi Killian s’était autant occupé de moi, pourquoi il m’avait inculqué ses valeurs. Il s’agissait de son héritage.

Ce jour-là, je décidai de tenter une nouvelle fois ma chance pour m’inscrire à Harvard.




ChapterFour

Cela fait quatre ans que j’habite à Cambridge. Aurais-je la force de vous raconter ce qui s’est passé avant mon départ ? Hayden (mon fils), est lui aussi parti. Vous devez sûrement vous demander pourquoi tout le monde disparaît en ma présence. Je ne saurais vous le dire. Peut-être que je suis maudit, qui sait ? Mon fils avait une maladie cardiaque congénitale et malgré les interventions chirurgicales qu’il a subies, il ne survécut pas à sa dernière. Il s’en alla à l’âge de un an. A cette époque, j’étais en plein préparatif car Harvard avait accepté ma candidature. Je comptais m’installer à Cambridge avec Hayden. J’avais de la famille par là-bas et ils étaient prêts à m’aider à m’occuper de mon fils. Après sa perte, je n’aspirais qu’à quitter la Nouvelle-Zélande. Plus rien ne me retenait là-bas. J’avais perdu Terry, Killian et Hayden. Je devais partir, fuir, me reconstruire ailleurs.

Je suis redevenu la personne que j’étais au lycée : dragueur de première accumulant les conquêtes sauf que personne ne se doute de l’homme que j’ai été pendant quelques années : un père, un veuf (même si Terry et moi n’étions pas mariés, cela aurait dû se faire après la naissance de notre enfant). Mais quelque chose me ramène à mon passé (ou quelqu’un plutôt) : Bluenn S. Larsen. Elle me fait penser à Terry. Je devrais la fuir, l’ignorer comme je l’ai fait pendant quatre ans mais à la place, je joue au masochiste et je commence à lui montrer que je m’intéresse à elle (en gros, je la drague). Pourtant, c’est la petite intello de service qui préfèrerait nettement qu’on ne s’intéresse pas à elle. Je la déteste pour ce qu’elle dégage, pour ce qu’elle me rappelle, car je ne veux plus de cette vie, je veux oublier. Mais, cinq ans plus tard et des centaines de conquêtes plus loin, je redeviens l’homme vulnérable que j’étais et je déteste ça.

Little monster/Lenne (a) Bon ben moi, c'est Sam (encore et toujours ), j'ai toujours 22 ans et j'aime beaucoup de choses dans la vie (lire *O*, écrire, glander sur Photoshop, devant des séries, des films avec Jude Law (je suis accro ces derniers temps , voyager, sortir avec mes potes...). Je vais essayer d'être présente 5j/7 sur le fo' et je suis capable de raconter ma vie dans mes réponses (a). Ma célébrité est le beau, le magnifique, l'UNIQUE Cesar Casier *O* & le code du règlement est "okay carlie ", ce qui est faux, hein .