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Mon prénom est Judith, mais il n'est pas rare que l'on m'appelle Ju'. Je suis plutôt bien et heureuse dans ma vie, je ne suis pas du genre à me plaindre pourtant j'aurais eu de nombreuses fois l'occasion de le faire. Je me dis juste que ce qui doit arriver arrivera quoi qu'on y fasse. Par exemple lorsque mes parents biologiques sont morts lorsque j'avais quinze ans d'un accident de voiture je me suis seulement dit que c'était leur tour, aucune larme n'est apparue sur mon visage. Pourtant je les aie vu mourir sous mes yeux puisque j'étais également présente dans la voiture au moment de l'accident et contrairement à eux moi j'en suis ressorti quasiment indemne. J'ai entendu le dernier souffle de ma mère et les dernières paroles de mon père cela en aurait perturber plus d'un, mais pas moi. Je suis une fille têtue, obstinée et qui n'en a franchement rien à faire de ce qu'on pense d'elle, on m'aime ou on ne m'aime pas. Jusqu'à mes quinze ans je vivais à Chicago dans une famille unie et heureuse, mes parents avaient même prévu de m'offrir une petite soeur ou un petit frère, bien que j'y sois formellement opposé. J'ai toujours aimé avoir l'attention uniquement sur moi, alors partager l'attention de mes parents cela me semblait inenvisageable. Mes parents étaient les seules personnes à me connaître tel que je suis vraiment sournoise et manipulatrice. Je me souviendrai toujours de mon entrée au collège le proviseur n'avait cessé de complimenter ma mère sur mon si jolie sourire et mon air angélique prétextant même « qu'il était persuadé que je serais une élève adorable » ma mère l'avait pourtant prévenu en ajoutant que je pouvais être... différente, mais il n'avait rien voulu entendre. Mon sourire fait toujours son petit effet. Je me souviens plus précisément du regard de mon proviseur deux semaines plus tard lorsqu'il avait contacté ma mère après mes innombrables « bêtises » comme il aimait si bien les qualifier. En fait c'était bien plus que ça, mon passe-temps c'était et c'est toujours de lancer différentes rumeurs sur la première personne que je croisais et comme je suis une fille à qui on parle facilement autant dire que c'est un jeu d'enfant. Ma mère avait perdu tout espoir de rattraper ce fichu caractère dont elle ignorait l'origine, jamais personne dans sa famille n'aurait agi comme ça. Au grand dieu non jamais, il était bien trop à cheval sur les règles et bien trop croyant pour oser blasphémer. Je pense que mes parents ont dû oublier de me transmettre le gène de la « religion » lorsqu’ils m’ont conçu parce que franchement à mes yeux ceci n’est que futilité. Je vous préviens quand on dit que je suis une fille peu fréquentable, ce n’est pas qu’une rumeur c’est l’entière vérité.

Pour en revenir à ma situation familiale lorsque mes parents sont morts il fallait bien quelqu'un pour me garder, seulement aller refourguer une gamine détestable et qui n'a pas le sens de la religion à une famille qui ne vit que pour ça... c'est autant dire mission impossible. Je me suis donc retrouvé avec une assistante sociale qui cherchait tant bien que mal quelqu'un pour m'adopter, je n'eus que quelques semaines à attendre pour ma plus grande surprise d'ailleurs. Mais il semblerait que l'assistante sociale ait un peu joué dans le mélo-dramatique pour réussir à me faire adopter. Mon nom était donc McAdams maintenant et même si en apparence cette famille semblait bien différente de la mienne j'étais entièrement persuadé que j'allais me plaire avec eux le seul hic c'était que j'allais devoir déménager pour Cambridge. Tout le monde connaît cette ville, plus particulièrement pour son université. Harvard là où je ne voudrais jamais aller parce que je n'avais aucune envie d'étudier, non moi mon rêve c'était de devenir actrice/chanteuse ou quelques choses dans ce genre puis il faut avouer que j'avais un don non négociable pour les jeux d'acteurs combien de personnes j'ai réussi à manipuler depuis ma naissance ? Bien plus d'une centaine c'est sûr. Comme à mon habitude j'ai commencé à faire les 400 coups et en faire voir de toutes les couleurs à ma famille adoptive qui étrangement m'aimait comme je suis. À mon plus grand bonheur j'ai su trouver une personne comme moi, ma cousine Cléa qui avait emménager seule ici. On a toujours eu la même façon de penser et on était toujours l'une avec l'autre pour faire des conneries, un duo d'enfer. Car oui on est démoniaque encore aujourd'hui, on ne se contente pas de mettre du chewing-gum dans les cheveux d'une fille qu'on aiment pas non nous, on la torture jusqu'à la voir souffrir pour ensuite se faire passer pour les victimes, on est très doués pour ça. Cléa est sûrement un peu plus dérangée que moi, mais on se comprend c'est le plus important. Malgré mon manque d'amour pour les études ceux qui étaient désormais mes parents m'ont forcé à obtenir de bonne note pour ensuite aller à Harvard, Cléa étant libre elle a su y échapper et je la respecte pour ça. Aujourd'hui je me vois donc dans l'obligation d'étudier l'art (Danse,Théatre,Drame) bien que ce ne soit pas vraiment une obligation, car ça me passionne et ça me permet de me perfectionner. Mes nouveaux jouets ne sont plus simplement de pauvres lycéens perdus, non maintenant ce sont des étudiants et le terrain est vaste.