Je suis née à New York le 15 Mai, ce jour-là ma mère l'attendait depuis des mois, non pas pour enfin tenir sa petite fille dans les bras non, elle l'attendait pour enfin reprendre son métier, sa vie. Ma mère est un mannequin reconnu et je crois bien que si elle aurait pu ne jamais avoir d'enfant, elle n'en aurait jamais eu. Ma mère est une femme indépendante qui ne jure que par l'apparence et ce qu'on pense d'elle c'est sûrement ce qui a plu à mon père lorsqu'il l'a rencontré pour la première fois à un gala. Il m'a d'ailleurs toujours dit « Tu es le portrait craché de ta mère », mais venant de sa bouche c'était un énorme compliment. À ses yeux ma mère était tout, son soleil celle qui illuminait sa vie, j'aurais aimé qu'elle soit mon soleil. Pour tout avouer je n'ai jamais réellement compris ce que mon père pouvait lui trouver, car plus je grandissais plus à mes yeux ma mère se révélait être un tyran. La première fois qu'elle a prêté réellement attention à moi c'est quand je me suis intéresser au mannequinât, son métier, dans un premier temps ce n'était qu'une passion et en aucun cas je ne voulais en faire mon métier, mais aller dire ça à ma mère... pour une fois que j'étais intéressante à ses yeux et digne d'elle autant dire que depuis ce jour elle ne m'a plus lâché. Je suis donc très rapidement devenu modèle photo, les défilés n’arriveront pour moi qu’à l’âge de dix sept ans. Avec un nom de famille comme Smith et en plus de ça vivant dans l’Upper East Side tout le monde pense que j’ai une vie parfaite et honorable pourtant ce n’est pas réellement le cas.

♠ Il manquera toujours quelqu'un pour faire sourire ma vie... Toi ! ♠

Alors que ma vie se résumait au podium depuis l'âge de dix ans j'ai connu l'amour, oui j'ai connu l'amour à l'âge de dix huit ans, pas un amour banal et nian-nian non cet amour c'était la meilleure chose qui me soit arrivé depuis le début de ma carrière et particulièrement depuis mes années lycée où les jalousies se sont accentuées. Il était tout pour moi, son nom Liam, je l'ai rencontré au lycée ce fut l'une des rares personnes à m'accepter et à voir en moi autre chose que cette fille prétentieuse et arrogante. On est devenu fusionnelle et rien n'aurait pu nous séparer, rien sauf la mort. On avait notre lieu fétiche, notre suisse à nous là où on étaient nous-même. Ce lieu c'était une falaise vers la mer, j'aurais pu y passer ma vie et rien n'aurais pu me faire détester cet endroit du moins personne excepté lui, Liam. Le jour où j'ai commencé à haïr cet endroit Liam et moi étions en froid, rien de bien important mais j'avais l'impression qu'il n'allait pas bien et il n'a jamais voulu m'en parler comme ci cela me dépassait et que je ne pourrais rien changer à son mal être. Pourtant j'ai toujours fait en sorte de le comprendre, mais à cet instant je me suis rassuré en me disant que ce n'était qu'une passade, alors quand le soir même il m'a invité à la falaise je me suis dit qu'il allait beaucoup mieux et pourtant je m'étais totalement planté. Quand je suis arrivé il était ivre mort et titubais dangereusement vers le bord, il me déblatérait un tas de choses que je ne comprenais pas et surtout dont j'ignorais l'existence. À ce moment je me suis voulu de ne pas avoir percé à jour tous ses problèmes, bien trop égoïste et pourtant il m'aimait, mais son amour pour moi ne lui enlevait pas tous ses ennuis qu'il avait. Il avait beau me dire qu'il m'aimait, il avait tellement de souffrance en lui qu'à ce moment-là je compris qu'il n'était pas dans son état normal qu'il était bien trop dépassé par tout ce qui lui arrivait et ça en un regard je le compris. Puis d'une seconde à l'autre je l'ai vu sauter au moment même où j'appelais des secours. Autant dire que voir son petit ami faire ce geste irréparable vous anéanti jusqu'à la fin de votre vie. Depuis je hais cette falaise et chaque nuit je revois ces images horribles, personne n'a réellement su combler ce manque, son absence je me suis alors plongé dans le mannequinât à fond pour le plus grand plaisir de ma mère qui n'a jamais réellement compris pourquoi j'étais anéanti par cette histoire et encore faudrait il qu'elle ait remarqué ma peine. Toutefois j'étais fragile, beaucoup trop fragile pour supporter les critiques de ma mère et cette peine qui ne me quittait pas depuis la mort de Liam avait le don de me pourrir la vie. J'avais beau multiplier les conquêtes, je ne retrouvais jamais tout ce qui m'avait plu chez Liam, je ne le retrouvais pas tout simplement. Toutefois devant l'objectif je restais parfaite et personne n'aurait pu remarquer que j'avais à mon âge une vie bien trop difficile et remplis de drames. Cette vie était tellement difficile pour moi que j'ai même tenté l'irréparable, j'ai fait une tentative de suicide qui a échoué et qui me laisse sur chaque poignet deux énormes cicatrices, cette tentative je l'ai faite après des énièmes critiques émises par ma mère, j'étais pourtant parfaite lors des défiles et des shotting photos, mais je n'étais pas digne d'elle c'est ce qu'elle me répétait à chaque fois. Ce tyran qui m'a mise au monde m'a poussé à me faire disparaître de celui-ci. Depuis ce jour j'ai décidé de partir vivre chez mon père qui avait emménager à Cambridge plusieurs années auparavant suite à son divorce avec ma mère, cet homme qui l'aimait tant et qui l'adulait tant avait enfin ouvert les yeux sur ce qu'était réellement sa femme. Au côté de mon père je reprenais peu à peu gout à la vie, je m'étais fait toute une bande d'amis en tentant de gérer ma carrière de mannequin même-ci d'ici cela semblait plus difficile. Toutefois ma vie avait un sens, mon père était fabuleux avec moi tout comme sa nouvelle femme et leur enfant à cette famille je m'y étais faite. Pourtant cinq mois plus tard j'appris que mon père avait une maladie grave et qu'il ne lui restait que très peu de temps à vivre. Ce fut un autre coup de poignard et pourtant j'ai pris sur moi et j'ai profité de ces moments privilégiés qu'il me restait avec mon père.

Aujourd'hui j'ai repris mes études dans la filière Mode&Design, je compte devenir une styliste reconnue ce qui ferait la fierté de mon père même si celui-ci m'a quitté il y a un moment de ça. Depuis je vis seule dans un appartement que j'ai pu me payer grâce à l'héritage de mon père, mais également grâce à mes revenus de mannequinât même si ma mère cherche sans cesse à me persuader de revenir à New York, elle n'hésite d'ailleurs même pas à m'envoyer de gros chèques comme ci mon amour pouvait s'acheter. Ici quasiment personne n'est au courant de tout ce que j'ai vécue, la majeure partie savent de moi que je suis une fille peu fréquentable, garce et qui prend un malin plaisir à faire souffrir les autres, mais également que je suis un mannequin trop sûre d'elle. Ne vous a-t-on jamais dit de vous méfier des apparences ?