[size=12]"Pourquoi tu l'as tuée ? "
J'hurlais, je criais comme une possédée. J'avais beau me débattre, je ne parvenais pas à m'échapper de cette pièce sombre dans laquelle gisait le corps de ma mère et luisait le couteau tombé par terre, son possésseur ayant disparu. J'avais envie de pleurer mais aucune larmes ne venaient. Je me mis à genoux, le tête sur la poitrine de ma mère, qui ne respirait désormais plus, et sombrais.
Puis je me réveillait en sursaut, ma mère caressant ma joue d'un geste apaisant en répétant les mêmes paroles en continues " Ce n'est rien. Qu'un cauchemard. C'est fini. Ne t'inquiètes pas. Je suis là. " Chaque nuit, le même chauchemard. La même peur. Celle de perdre la seule personne que j'aime au monde. Ma mère, cette seule amie de la vie. Elle avec qui je partageais tout. La seule que j'aime, qui me comprend. Je vais arrêter d'en parler, je crois qu'on a tous compris. Histoire de vous expliquer un peu ma vie, je vais recommencer depuis le début.
Il était une fois une jeune fille blonde. Ca commence plutôt bien vous me direz ? Un conte de fée, même. Et bien ca ne finit pas vraiment aussi bien. Mais passons, ce n'est pas ma vie, mais celle de ma soeur. Cette soeur qui a finit noyée. Mais je vous epargerais les détails. Donc, revenons à MOI ! Née sous apparement une mauvaise étoile, j'ai été abandonnée dans mes premieres heures. Recueillie ensuite par une vieillard qui n'a pas tardé à mourir, j'ai vécu 6 années dans un orphelina peu accueillant. Adoptée par ma présente "fausse" mère, je rencontrais ma à présent défunte "fausse" soeur qui se noya lors d'une baignade dans le Fleuve Saint Laurant. Jusque là, j'ai toujours vécu au Québec.
Mais un jour, le cauchemard de toutes mes nuits devint réalité. La phrase revenait, encore et encore " Pourquoi tu l'as tuée ? " Mais comme mes rêves, je m'adressais au mur, l'inconnu étant déjà parti. Après, ce fut le vide. Et deux ans plus tard, je me suis retrouvée à vivre à Cambridge, où j'ai trouvé ma voie. Je n'ai plus de souvenir. Une sorte de vide, de noir complet pendant deux ans. Comme si ces années n'avaient jamais existé. [/size]