J'avais tout juste 2 ans quand je suis parti de Russie, ce pays froid, austère et sans vie. J'habitais la petite ville de Yakutsk, "charmante" petite bourgade inconnue au bataillon et dont le nom est impossible à prononcer. Seulement cette ville est réputée pour être la plus froide du monde en hiver. Comprenez donc que mes parents ont donc décidé de la quitter pour s'installer aux États-Unis, et plus précisément à Boston. J'ai grandi là-bas, j'y ai passé mes plus belles années, la vie était beaucoup plus différente que celle en Russie, elle était plus facile. Et Boston est une très belle ville, mais il était difficile pour moi de changer de pays et de m'intégrer dans une culture qui était complètement différente de la mienne. Je ne parlais pas un mot d'anglais, mes parents non plus et j'ai eu beaucoup de mal à apprendre cette nouvelle langue. D'ailleurs même aujourd'hui, beaucoup de monde me dit que j'ai un accent russe alors que cela va faire presque 20 ans que j'habite ici. Je n'avais pas de très bons rapports avec mes parents. Ils n'ont jamais su faire évoluer leur mentalité "slave", ils étaient froid avec moi et je n'ai pas eu la meilleure des enfances. J'ai fait des rencontres à Boston qui on définitivement changé le court de ma vie. Mais derrière ces moments de bonheur et de joie, Boston est la ville où je garde les pires souvenirs. Je ne parle jamais de mon passé car il m'est difficile pour moi de l'évoquer, j'ai encore en moi de graves blessures qui n'ont jamais soigné entièrement. Comment peut-on être aussi affligeant alors que je n'ai que 22 ans ? Moi même je me pose cette question. Au premier abord on pourrait croire que je suis chaleureux et avenant, mais ce n'est pas le cas. Ne croyez pas que j'aime être comme ça, bien au contraire. J'aimerai être comme tout le monde et pouvoir rire sans arrêt, être le parfait étudiant américain qui vie les plus belles années de sa vie à l'université. Et bien malheureusement pour moi je n'y arrive pas. Je suis comme on dit, un cas désespérer, mais ne pensez pas que je suis le type de gars suicidaire qui pense à la mort à chaque instant, bien sûr que non, si je mourais je me manquerais de trop. J'ai quitté la ville de Boston lorsque j'avais 18 ans, ce départ forcé à complètement changé ma vie, il m'a bouleversé... il m'a détruit. Je suis ce que l'on peut considérer comme une personne "brisée" du moins c'est ce que les gens disent quand ils apprennent un peu à me connaître, mais je dois reconnaître que dans le fond je suis brisé. Je ne suis pas quelqu'un de joyeux, je ne souris pas pour un rien et je ris très rarement. Je n'ai pas de compassion pour les gens, je ne les plains pas quand il me raconte quelque chose de triste ou qui implore la pitié. Je ne suis pas non plus une personne de confiance, il est inutile de me confier un secret, il serait retransmis dans la seconde qui suit afin de faire le plus de mal possible à la personne qui me l'a dit. Non, je ne suis pas quelqu'un de bien. Je suis égoïste, hautain, froid et sans cœur. Pourquoi suis-je comme cela ? Et bien pour le savoir il faut remonter dans le passé, et comme je vous l'ai dit, je ne parle pas de mon passé. Je peux vous dire en revanche qu'après mon départ de Boston je n'ai plus jamais été le même, j'ai vécu ensuite pendant 2 ans en Russie, à Moscou. J'avais besoin de partir d'ici, de m'éloigner, de fuir. Oui, vous pouvez aussi rajouter lâche à la longue liste de mes défauts. J'ai passé là-bas 2 années pleines de rebondissements où je ne me reconnaissais plus, sans cesse drogué, bourré et sans avenir il fallait que je me réveil et que je prenne mon destin en main. Il fallait que je fasse quelque chose de ma vie, que je règle mes problèmes et que je sois enfin en paix avec moi même. Sacré preuve de maturité vous ne trouvez pas ? Et bien moi je suis plutôt fier de moi, fier de prendre un nouveau départ en venant ici, en recommençant une nouvelle vie, bien loin de mes vieux démons et de mon passé qui ne fait que me rattraper. Il faut que je tourne la page et que je passe enfin à quelque chose. Ne croyez pas que je vais venir ici tout joyeux et frais comme une fleur. Il n'en ai pas question et puis de toute manière je n'y arriverais jamais, je ne sais pas comment on fait. Je suis comme ça et les personnes doivent l'accepter un point c'est tout. Vous pensez que je n'aurais jamais d'amis ici ? Et bien détrompez-vous, je vous aurez tous dans la poche et personne ne saura résister à mon charme.