26 ans ▬ 25 Décembre 1985 ▬ Assistant stagiaire/Droit ▬ groupe.

« J’vais faire court, je compte jusqu’à trois branleur, si tu n’es pas debout, j’pars seul ». Un juron, trois ou quatre protestations plus tard : microbe décidait de s’extirper de ce qui lui servait de pieu. « Oh et pendant que j’y suis : songe à te doucher, ça sent l’fauve ici ». Un sourire étira mes lèvres tandis que je quittais la chambre du frangin. Je dévalai l’escalier prêt à bondir aux reproches incessants de ma chère mère. Très chère mère, si seulement elle savait à quel point nous lui en voulions : quitter l’pater pour un aut’ pauv’ con, c’était culoté. Grossière erreur que nous n’étions toujours pas prêts à lui pardonner.



« P’tit con, marche plus vite, je n’ai pas que ça à branler », le frérot en profita pour ralentir son allure. Plus je lui en faisais la remarque, plus il devenait récalcitrant…petite chiure, un sourire étira mes lèvres. Nous n’étions pourtant pas si petit, j’avais 19 ans, lui : 16. Bon sang comme il devenait chiant avec le temps. « C’soir, on s’fait un trip to London ? » lança-t-il, la mine enthousiaste du mec ayant trouvé l’idée du siècle : « Remballe, c’soir : que dalle, papa vient ». Papa, figure que nous n’avions pas souvent l’occasion de voir, une visite de papa équivalait à celle du messie d’un autre genre. Et moi, je l’attendais cette putain de visite. Dougie, un peu moins. Dougie, il se sentait merdique, abandonné. Il n’était pas vraiment « aware », il jouait le jeu, mon jeu. Il me prenait un peu trop comme modèle. Je n'étais pas aussi parfait et il faut dire : nos personnalités étaient contraire mais, nous étions fusionnels. Deux noyaux d'Hélium à notre façon. Stupide ? Surement. On arrêtera donc avec les comparaisons.