La soirée s’était relativement bien passée pour Deyanna. Hormis cet individu un peu trop entreprenant qui avait tenté d’obtenir ses faveurs en échange de quelques billets et dont Marshall l’avait libérée. C’était d’ailleurs le moment qu’elle avait passé avec lui qui avait égayé sa soirée. Soirée qui se prolongerait à l’appartement de Marshall avec son accord. Mais avant cela, Deyanna devait troquer sa tenue de danseuse pour une autre, plus normale, plus sobre mais non moins affriolante. Pendant qu’elle se changeait, Marshall s’amusa à lui faire une petite frayeur pour lui rendre la monnaie de sa pièce. Chose qui fit bien rire la jeune femme. « Ça, pour m’avoir vue, tu m’as vue. Tu as exploré les moindres parcelles de mon corps, même les plus intimes… » Lui glissa-t-elle en rapprochant ses lèvres le plus près possible de celles de son amant. Rien que le contact entre leurs corps faisait grimper dangereusement la température. Trêve de tentatives de séduction, les deux jeunes gens se rhabillèrent et sortirent par l’arrière pour rejoindre la voiture de Marshall, voiture dans laquelle ils avaient eu à faire des choses qui sont mieux à taire…

Détournant son regard de la route pendant quelques secondes, il ne manqua pas de faire une allusion pour le moins indécente à la jeune fille, sur qui il jetait des coups d’œil furtifs. Deyanna se plaisait des remarques de Marshall toutes plus vicieuses les unes que les autres. Elle aimait bien ce petit jeu entre eux. Après une dizaine de minutes, ils arrivèrent enfin à l’immense bâtiment abritant l’appartement où Marshall logeait. Deyanna connaissait les lieux comme sa poche, tant elle y était venue. Emboîtant les pas de son ami, elle entra avec lui dans l’ascenseur, un lieu que Marshall avait pour horreur. Elle était bien amusée de la nervosité du jeune homme lorsqu’il y montait. Il tapait du pied et fuyait son regard comme la peste. Il lui donnait l’impression que ce laps de temps était une éternité. Allez savoir pourquoi ! Il aurait suffit qu’elle l’effleure pour que le jeune boxeur s’enflamme et laisse libre court à ses folies charnelles dans ce lieu clos. Lorsqu’enfin, Marshall et Dee sortaient de l’ascenseur, celui-ci se retrouva pris au dépourvu quand il se rendit compte qu’il avait oublié ses clefs au club. La jeune femme ne se retint pas de rire, malgré la tête confuse que Marshall lui faisait. « Eh bien bravo monsieur le Don Juan ! Maintenant on est coincés ici ! » Fit-elle en hochant la tête. Le jeune homme anticipa la réaction de Dee en lui affirmant catégoriquement qu’il était hors de question qu’ils retournent au club ou même qu’ils aillent chez elle, avant de perdre ses yeux sur le corps peu vêtu de son amie. Un instant, Deyanna eut la légèreté d’esprit de croire qu’il comptait faire des choses quelque peu inconvenantes avec elle dans cette allée devant sa porte, sans la moindre gêne. Marshall était quelqu’un d’assez farfelu par moments ; il lui arrivait souvent d’avoir des idées assez décalées et elle ne serait pas surprise qu’il le lui propose. Mais heureusement pour elle, il se contenta de la faire patienter avant de revenir deux minutes plus tard avec un pied de biche à la main, ce qui provoqua une crise d’hilarité chez la jeune femme. « Tu n’avais qu’à te concentrer sur le contenu de ton casier et de tes poches au lieu de me mater en sous-vêtements ! » lui rétorqua-t-elle morte de rire.

En explosant le verrou de la porte de son propre appartement, Marshall avait alerté un vieillard du voisinage qu’il renvoya bien vite dans sa chambre, sans aucune délicatesse. Une fois tous les deux enfermés dans l’appart, Deyanna reprit son rire moqueur là où elle l’avait laissé. « Je t’ai pas vu venir sur ce coup-là ! Tu es vraiment con, tu sais ? » Dit-elle avec ironie. Elle retira sa veste et ses escarpins, étant que la température avait monté. Se vêtir chaudement n’avait donc plus d’utilité dans ce cas. Ici, Deyanna se sentait comme chez elle, mais, bien qu’elle ait des limites, elle ne se gênait pas pour agir comme si tel était le cas, et Marshall ne s’en était jamais plaint. Prenant quelques fraises de la grande assiette qui trônait sur la table du salon, elle se retourna vers lui qui la regardait avec un sourire taquin. « Bah quoi ?! J’adore les fraises ! » Lança-t-elle, tenant une grosse fraise rouge entre ses lèvres.
La jeune femme revint vers son amant avec un air aguicheur. Hormis le fait qu’elle était danseuse et prostituée, Deyanna était une femme dont la légèreté des mœurs n’était égale qu’à celle de se cuisses. Elle avait toujours eu…comment dire… un « écartement de jambes facile ». Elle avait réalisé les fantasmes de bon nombre d’hommes et même de femmes. Elle connaissait son pouvoir de séduction et elle n’hésitait pas à s’en servir, surtout avec Marshall. Le pauvre était sa cible favorite ; elle usait de ses charmes pour lui faire faire des choses anodines, rien de bien vicieux jusqu’à lors. « Et toi aussi, tu adores ça… »Lui murmura-t-elle en partageant avec lui le fruit qu’elle avait à la bouche. La jeune femme lui donna sans retenue un baiser langoureux comme elle n’avait pas pu lui en donner au club, faute de trop de monde. Elle en profita pour glisser ses doigts sous son tee-shirt et de caresser délicatement sa peau qui se réchauffait à son contact. Marshall n’avait peut-être pas envie d’aller plus loin mais elle voulait le titiller et voir jusqu’où il pourrait aller et combien de temps il résisterait à son attraction, sachant pertinemment bien que le jeune boxeur se laissait souvent aller à ses pulsions sans essayer de les refouler. Pour elle, c'était carrément jouissif de le rendre fou.

Deyanna pouvait décrire sa relation avec Marshall comme une amitié franche et sincère, c’était surtout le sexe qui primait. Bien sûr, ils étaient proches et s’aimaient énormément, mais il n’empêche qu’entre eux, il y avait cette envie permanente de se séduire, de s’embrasser, de s’adonner à des plaisirs licencieux contre laquelle ils ne luttaient pas. Marshall avait autant de mal à se passer des faveurs de sa danseuse qu’elle des bras de son amant. Bien qu’ils soient complices, ils n’en étaient pas moins frivoles et passionnés, ce qui occasionnait souvent des nuits très agitées et des réveils malaisés. Et cette nuit ne ferait peut-être pas exception à la règle. Dee détacha ses lèvres et ses mains de son apollon aux yeux bleus azur. « Ça va, je t’ai assez allumé comme ça ! » lui glissa-t-elle avec un sourire complice. Libre à lui maintenant de continuer ce qu’elle avait commencé quitte à ne plus s’arrêter ou à aller s’installer sur le canapé pour…discuter. « On ne pourra bientôt plus se voir aussi souvent.... » dit la jeune fille en se dirigeant tête baissée vers le canapé en face d'elle.