Quand je l’avais entendu dire qu’il voulait me ramener, mon cœur fit un bon dans ma poitrine. Au fond de moi je le voulais, je voulais qu’il me ramène chez moi et qui c’est, peut-être aurais-je même le courage de l’inviter à boire quelque chose, mais malheureusement pour moi, ma fierté reprit une nouvelle fois le dessus. Je ne voulais pas qu’il me ramène simplement pour être certain que je n’allais pas faire de gaffe jusqu’à chez moi parce que je me trouvais encore un peu sous l’effet des calmants qu’il m’avait donné quelques minutes plus tôt pour me soigner. Mon regard planté dans le sien et le cœur toujours battant à tout rompre, je lui avais répondu plutôt froidement que je pouvais me débrouiller toute seule. Surtout que l’appartement que je partageais avec mes deux meilleurs amis ne se trouvaient pas si loin. Mais commençant à le connaître depuis le début de la consultation, je me doutais qu’il allait me raccompagner, même s’il devait employer la force, du genre me porter jusqu’à sa voiture ou à un arrêt de bus. Ben oui, je n’étais pas vraiment sur qu’il ait une voiture et pour tout dire, je préférais qu’il n’en ait pas, car je n’étais pas vraiment certaine de me sentir très à l’air dans un habitacle aussi petit avec lui tout près de moi. J’étais lentement en train de prendre conscience que plus je passais de temps en sa compagnie, plus je l’appréciais et cela me faisait peur, car je m’étais jurée de ne plus jamais m’attaché à quelqu’un qui faisait parti de la gente masculine. Au moment où j’entendis sa voix retentir dans la pièce devenue silencieuse, je détournais lentement le regard et essaya de prendre du recul, malheureusement je ne le pu pas, car je sentais que je ne tenais toujours pas vraiment sur mes jambes après ce qu’il venait de me faire. Me mordant la lèvre, je l’écoutais et poussa finalement un léger soupir et redéposa mon regard dans le sien.

« De toute façon que je sois d’accord ou pas, je sais très bien que tu me ramèneras chez moi. Tu me disais têtue au début de la consultation, mais je peux te dire exactement la même chose. Quoique, je me demande même si tu n’es pas plus têtu que moi »

Laissant flotter un petit sourire sur mon visage, je tournais la tête au bruit de la porte et je sentis le corps d’Alexander se détacher du mien, néanmoins il garda l’une de ses mains dans mon dos. Avait-il peur que je me retrouve sur le sol s’il me lâchait ?? Peut-être bien et je devais avouer qu’il avait raison, car je sentais que mes jambes tremblaient toujours, mais je ne savais pas si c’était l’effet du calmant ou le fait que je sente toujours très distinctivement le parfum du médecin. Je sentais que son parfum allait me coller à la peau tant que je n’aurais pas pris une douche et même après ça je n’étais pas certaine de ne plus le sentir sur moi. Poussant un nouveau petit soupir, j’observais le jeune homme qui semblait très gêné et cela me fit un peu plus sourire. Apparemment, il croyait qu’il avait dérangé une consultation, mais s’il savait ce qui c’était réellement passé juste avant son entrée, j’étais certaine qu’il ne ferait pas autant d’excuse. Me demandant comment était en train de réagir le jeune homme qui me tenait toujours part la taille, je redéposais lentement mon regard sur lui et voyant qu’il n’aimait pas vraiment les excuses qu’ils étaient en train d’entendre, je faillis éclater de rire, mais je me retins en me mordant la lèvre. C’était la première fois, depuis que je l’avais rencontré, que je le voyais dans cet état. Plus je passais de temps en sa compagnie, plus j’apprenais à le connaître et plus cela me faisait peur. Pourtant je savais qu’un baiser échanger ne voulait rien dire du tout. Avant que je comprenne vraiment ce qui était en train de se passer, je me sentis entrainer vers la porte de la salle et au moment où je voulus m’arrêter pour récupérer mes affaires, je remarquais qu’Alexander les avait pris au passage. Arquant un sourcil, je l’observais du coin de l’œil pendant que nous avancions vers la réception. Il avait vraiment été discret, car je n’avais rien remarqué.

Une fois à l’extérieur du bâtiment médical, je le suivis tranquillement, me demandant de plus en plus s’il avait une voiture ou s’il prenait le bus pour venir travailler. En seulement quelques secondes, nous nous retrouvâmes devant son véhicule et mon cœur qui venait à peine de se calmer, recommença de battre la chamade dans mon cœur. S’il continuait de battre de la sorte, cela n’allait pas être chez moi qu’il allait me ramener, mais à la morgue à cause d’une crise cardiaque. Me retournant vers lui, je redéposais une nouvelle fois mon regard dans le sien et au moment où je voulus entrouvrir les lèvres pour dire quelque chose, je sentis son doigt sur se déposer pour que je taise et cela me donna quelques frissons. Je me demandais bien pourquoi il voulait que je garde le silence, car il ne savait pas encore où me ramener, sauf s’il avait eu l’idée de regarder sur mon dossier, puisque j’avais du l’indiquer pour la facturation. Heureusement, il ne me fallut pas longtemps pour comprendre et en sentant ses lèvres sur les miennes, je sentis mes jambes une nouvelle fois faiblir et pour ne pas tomber sur le goudron, je du me retenir à lui, mais pas comme précédemment en le tenant part les bras. Cette fois-ci mes bras allèrent s’enrouler autour de sa nuque et sans vraiment comprendre pourquoi et comment, je prolongeais tranquillement le baiser. Quand le baiser prit fin, je trouvais que celui-ci n’avait pas duré assez longtemps, mais cela n’était que mon avis. Reprenant lentement mon souffle, je déposais mon regard dans le sien et sentis, comme toujours quand je le regardais, le rouge me monter aux joues. Quand son pouce passa sur me pommettes, j’en oubliais quasiment de respirer, mais en entendant part la suite son commentaire, je revins rapidement sur terre. Je venais de comprendre que pour lui ce baiser ne représentait rien, qu’il avait juste finit ce qu’il avait commencé dans la salle de consultation. Baissant légèrement le regard, j’essayais de me remettre de mes émotions et une fois réussis, je redéposais mon regard sur lui et laissa flotter un faux sourire sur mes lèvres. J’étais trop blessé dans mon amour propre pour pouvoir lui faire un vrai sourire.

« C’était comment dire … Divin, je ne pensais pas que tu étais autant doué dans l’art du baiser »

Et voilà, je venais de reprendre mon ancienne carapace, celle qui ne laisse filtrer aucun sentiment et qui s’amuser à l’énerver. Et dire que quelques secondes plus tôt j’avais cru que quelque chose entre nous pouvait se passer, je m’étais fourré le doigt dans l’œil. L’observant toujours, je remarquais seulement maintenant qu’il était toujours en tenue de boulot. Le voir dans cette tenue à l’extérieur du bâtiment me redonnait une nouvelle fois envie de lui. Je secouais légèrement ma tête pour chasser toutes ses images et déposais mon regard sur la voiture.

« Tu as regardé sur mon dossier pour savoir où je vis ou pas ?? »