{ J'écris très rarement autant que ça... xD }

Pauvre petit être inoffensif que tu es, mon cher humain. Le sommeil apporte des réponses aux questions, dit-on… Mais est-ce le cas de tous les songes? Je vous dirais que la réponse est particulièrement difficile à donner, car, mes amis, nous sommes en train de vivre un rêve qui n’a rien de reposant. Ce n’est pas un cauchemar, non, c’est juste un changement de joueur dans le corps engourdi du nippon étalé sur le sol. Pion blanc ou pion noir? Après tout, le roi immaculé avait déjà perdu une fois contre son opposant, ce qui lui avait valut de se retrouver dans cet état. Il avait fait le mal. Il avait recommencé, après plus de deux ans de retenue. C’est peut-être cet endroit qui l’avait rendu comme ça? La présence de ces gens autour de lui? À quoi pouvait bien penser le gérant du ranch en mettant un danger public comme Yu’ en tant de médecin? Ce n’était même pas qu’il éprouvait de l’hésitation lorsqu’il rentrait dans ses crises de folie, non, c’était un monstre. Le seul mot utilisable était celui-ci. Monstre. Mais pas uniquement une brute, malheureusement… Une brute, on peut lui échapper car elle ne pense qu’à frapper. Dans le cas du blondinet, il s’agissait d’un vice particulier, quelque chose qui le mettait au niveau de tout bon psychopathe qui se mérite et qui réfléchit à comment « torturer ».

Depuis quand ce personnage perfide était-il apparut dans la vie du jeune homme? Cela devait faire il y a un peux moins de 7 ans, suite à tout les changements dans sa vie instable, suite à la méchanceté du monde dans lequel il vivait. Il fallait se battre contre ce monde, trouver un moyen de le rendre accessible, et ce moyen avait été radical. C’est étonnant que jamais personne ne soit mort après une rencontre avec la seconde facette de Yuji. Peut-être était-ce parce qu’il y avait toujours quelqu’un pour l’empêcher d’être trop violent ou tout simplement parce qu’il n’avait jamais perdu complètement les pédales, tenant fermement la bride du démon à l’intérieur de lui avide de voir de la peau écorchée, avide d’entendre des cris de douleur et de la souffrance. Avide se sentir qu’IL était au dessus de tout le monde. Petite crise d’enfant capricieux qui prenait des proportions démesurées maintenant qu’il avait la force d’un homme, et ce malgré son visage parfois encore très « jeune », surtout lorsqu’il souriait. Le diable caché derrière un masque, heh. Et la mère de cette personne, c’était peut-être bien la Mort elle-même. Elle avait élevé l’un de ses fils lentement, en le préservant de devenir macabre trop vite, mais il devenait adulte, oui, il, et il faudrait que son premier meurtre soit une fierté pour sa génitrice. Quand… quand ce serait? Pas encore, attendons un peu, hein Yuji… ? Attends encore un peu, je dois me préparer mentalement et choisir la bonne personne, mais pour l’instant, laisses-toi faire et reste dans ton coin, impuissant que tu es. Laisses-moi prendre les commandes, puis-ce que je suis plus fort que toi.

Lentement, le blond ouvrit un œil et cligna plusieurs fois des paupières avant de diriger son regard sur la silhouette féminine de celle qui l’avait mise dans cet état de légume. Il se sentait engourdi, ce n’était pas bon… En même temps, cela ne semblait pas poser de problèmes puis-ce que l’inconnue était trop affairée à tout casser comme une cinglée pour chercher dieu-sait-quoi. Ah, mais quelle imprudente, décidément, quelle femme! C’est beau de voir une femme dans un état pareil, comme un petit chat paniqué grattant contre une porte.
Ouvrant l’autre œil, le nippon tourna un peu la tête et se figea à nouveau à chaque fois qu’il soupçonnait la demoiselle de le regarder, vérifiant ainsi petit à petit que chaque bout de son corps réagissait à la demandes de son cerveau sans pour autant donner l’impression d’avoir bougé. Ce n’est que lorsque la fille se décida enfin à perdre conscience progressivement que Yuji se releva. Enfin, il faudrait lui trouver un autre nom, vous ne pensez-pas? Donc, en prenant appui sur le premier meuble à proximité, le jeune homme se redressa petit-à-petit tandis que sa compagne de pièce ne faisait que retomber dans un sommeil forcé.

Tic tac tic tac boom, la bombe se serait-elle autodétruite?
Assistant d’un œil plus ou moins désintéressé aux problèmes du petit chaton qui se maltraitait tout seul, le blond s’étira en silence, comme quelqu’un qui se prépare avant de faire du sport, ou qui vient de se réveiller, peut-être? Même s’il avait mal là où l’ongle l’avait entaillé et qu’il se sentait un peu engourdi, ses esprits lui revenaient gentiment, si bien qu’il eut même le réflexe de se retirer dans la pénombre quelques instants, alors qu’il réfléchissait à ce qu’il allait faire. Visiblement, la lutte ne serait pas pour tout de suite, elle était peut-être même déjà terminée pour de bon, qui sait? Dans tous les cas… la pensionnaire ne se trouvait pas dans la position la plus avantageuse en ce moment, et vous savez quoi? Le petit sourire qu’affichait Yuji à l’instant où on le regarda ne resta que le temps que sa « victime » perde définitivement conscience. Juste après cela, le nippon la rattrapa à la taille avant qu’elle ne tombe, puis il observa son visage soudainement tout paisible avec insistance, perdant rapidement cette petite expression sadique qu’il avait au coin des lèvres. Avait-il retrouvé son état « normal » ? Non non, ne vous faites pas d’illusions, il réfléchissait, tout simplement.

Prenant bon appui sur ses jambes en évitant les morceaux de verres, le médecin attrapa la demoiselle de manière à pouvoir la porter comme on porte un enfant, dans l’intention de l’allonger sur un lit. Mais, le saviez-vous, que les lits, ici, avaient une particularité, en raison du danger que représentaient parfois les patients? Non? Eh bien je vais vous expliquer…
Pour la sécurité des soignants, on avait autorisé l’utilisation d’attaches en cas de violence de la part des blessés, mais rien ne nous oblige à les utiliser, n’est-ce pas?
Après avoir posé son agresseur sur le matelas, Yu’ se redressa en soupirant légèrement, cherchant autour de lui quelque chose qu’il ne semblait pas trouver, ce qui lui arracha une moue énervée.

- Haah, tu pouvais pas faire les choses un peu plus proprement, dis voir? Comment je m’y retrouve moi, maintenant, avec tout ce bordel?

Après un autre soupir, le blondinet laissa la jeune femme sur place et partit ouvrir un tiroir bien précis pour en sortir une trousse avec ciseaux, scalpel et pince à l’intérieur, puis il saisit une bouteille de désinfectant ainsi que des bandages et du coton, le tout avant de revenir vers sa patiente et d’enfiler des gants en latex. Bien, il était peut-être temps de soigner ces blessures, qu’en pensez-vous?
Durant un petit quart d’heure, le médecin s’affaira donc à retirer les résidus de verre qu’il trouvait, à nettoyer quelque peu le sang qui coulait et à faire des bandages. Pourquoi avoir fait ça? Eh bien... pourquoi pas, après tout. Il faut tout de même savoir se montrer délicat avec les filles, et aussi savoir de faire pardonner pour les coups qu’on avait put leur donner. C’est bête, il aurait été tellement simple de tuer cette fille maintenant, mais non, pas tout de suite, pas aujourd’hui.

Une fois son travail terminé, Yuji reprit son matériel et le posa sur une commode, avant de s’approcher des chevilles de sa patiente en les attachant aux barres de métal du lit à l’aide de lanières en cuir, tranquillement, entamant une petite chanson alors qu’il faisait de même avec l’autre jambe ainsi que les bras. Ce n’était plus qu’une question de temps avant que l’endormie reprenne ses esprits et ouvre les yeux... en attendant, le nippon n’avait pas vraiment eut de retenue au niveau de ses envies subites qui le poussèrent à se saisir du scalpel pour ouvrir le haut de sa patiente. Pratique ingrate qui découvrit sa chair pâle aux yeux de cet inconnu qui se jouait d’elle comme d’une poupée vivante et qu’elle lui appartenait. Oh, oui, appartiens-moi…
Comme un enfant, le blondinet se laissa tomber à genoux à côté du lit après avoir baissé la hauteur de ce dernier au maximum, puis il posa une joue sur le ventre de la blessée en fermant les yeux un instant, profitant de cette chaleur qui émanait de sa peau. Allez savoir ce qui lui passait par la tête à cet instant, mais il semblait presque apaisé, et ce n’est qu’au bout de quelques secondes qu’il se releva pour aller décrocher les photos sur les murs. Photos qu’il avait lui-même collées là. Heh… oui… lui, derrière le dos de ce pauvre petit médecin qui fut étonné en rentrant dans l’infirmerie. Il avait eut ce qu’il voulait, il avait eut son petit combat contre la nouvelle pensionnaire, mais il n’avait pas encore obtenu les cris ou les pleurs, dommage… ça viendrait plus tard, espérons.

Pour l’heure, revenons à nos moutons, ou plutôt revenons vers le lit avec les photos au dos desquelles le nom des victimes de la jeune femme étaient inscrites au stylo noir. Ayant reprit sa position précédente qu’il trouvait particulièrement confortable, comme ça, avec la tête posée sur ce corps chaud qui lui faisait du bien, Yuji observa le visage des morts sur les images. Il y en avait tellement... Pauvre petite. Ce n’était pas sa faute, hein? En entendant quelque chose bouger sur les draps, le garçon ouvrit la bouche et se mit à citer un à un les noms qu’il avait lus, jetant la photo correspondant au nom sur le sol pour chaque personne, sans plus de respect pour ces morts.

- Eh bien, chaton. Ca fait beaucoup de monde tout ça, tu sais?

Le jeune homme se décala un peu plus haut sur le buste de sa patiente, puis il passa le bout des doigts sur les courbes de sa poitrine avant de venir lui caresser les cheveux d’une main très douce, ses yeux clairs se posant sur le visage féminin qui apparut dans son champ de vision avec une certaine bienveillance.

- Je m’appelle Nao.

Voilà… c’était dit… voilà donc l’identité de cet être aux manières à faire froid dans le dos. Jusqu’à maintenant, il n’avait pas eut de prénom, mais à présent c’était fait… un pas de plus vers l’oubli de qui on est vraiment. De toute manière, qui pouvait bien avoir besoin de ce crétin de Yuuuukkkuuun ♫? Il ne servait à rien celui-là, voilà.