Aaaah les PLAZA ! C'est une famille si grande qu'on passerait nuits et jours à refaire son arbre généalogique. Plutôt réputés, les Plaza étaient l'une des plus grandes familles à la tête de la bourgeoisie espagnole depuis des siècles déjà...mais comme bon nombre de familles, son histoire serait trop longue à raconter. L'essentiel qui est à retenir est que señor PLAZA (le grand, le señor justement) avait rencontré la belle señorita GOMEZ. Eh oui ! Comme quoi, nous ne sommes pas les seuls à avoir savouré nos années lycée !
Plus tard, l'amour étant resté de leur côté, ils se marièrent à Madrid, pas loin de la "plaza Mayor", ça tombe bien. Et bien sûr, il est inutile de dire que ce mariage fut quelque chose de grandiose. Après tout, comme tout mariage en milieu aisé, il se devait de l'être. Enfin ça, le petit Ezechiel ne l'avait pas vu car n'ayant vu le jour qu'une décennie plus tard, soit dix ans après, le 24 Février de l'an 1988 plus précisément.


Il était dix heures du matin, heure de récréation pour les écoles, lorsque Mlle GOMEZ, désormais Señora PLAZA, commença à ressentir quelques contractions alors qu'elle était encore chez elle. Elle fut dès lors transportée à une clinique privée de Madrid, autrement dit, à la "Clínica Láser Granada", où elle dû attendre quelques bonnes heures avant que les médecins procèdent à l'accouchement. Heureusement qu'Antonio, le père du futur-enfant, était là pour la soutenir dans cette épreuve, car les nerfs sont aussi mis à rude épreuve. Le nouveau-né vu le jour à midi trente officiellement.
Quelle joie ! Et surtout, quel soulagement ! Qu'y-a-t'il de mieux que d'avoir en face de soi la petite bouille tout fraîche d'un innocent ?

À l'âge d'un an déjà, ce fut un vrai garnement sur qui d'ailleurs les yeux de tout le monde étaient rivés. C'est aussi ce pourquoi on ne lui refusait strictement ou presque, rien, car très capricieux. Un vrai petit diable cet enfant.

Two years later⁽¹⁾, il fit sa première rentrée scolaire à l'école privée de "Don Quijote" - qui aujourd'hui n'existe plus. Sauf qu'il n'y fit que deux classes, étant donné qu'il déménagea par la suite.
En effet, ses parents avaient ce projet depuis bien longtemps. Celui de partir «voir de nouveaux horizons». Et donc, le 28 Décembre 1993, ils partirent à New-York et s'y installèrent.
Ezechiel n'avait d'autres choix que de poursuivre sa scolarité aux Etats-Unis. Là-bas, il grandit et se mêla à la culture du pays sans aucun problème. À l'école, il semblait même se faire bien plus de camarades qu'auparavant, à son pays natal.
Ses années à l'école élémentaire se déroulèrent très bien. Le bilan était satisfaisant, d'autant plus qu'il avait toujours été bon élève, assidu et surtout, sérieux dans tout ce qu'il faisait. Mais pour être honnête, cette nature, il ne l'avait pas hérité de très loin. Ceci lui venait de son père, "homme à honneur" comme on le surnommait, ou plutôt "El Conquistador"⁽²⁾ parce qu'il avait gagné le cœur de la charmante Margarita, mais passons...

Le petit Ezechiel avait passé pratiquement toute sa scolarité dans des écoles privées, mais vous en connaissez déjà les raisons... il n'y a donc pas grand chose à dire: ses années ne furent pas très intéressantes si ce n'est qu'elles se résumaient à travailler à longueur de temps, et vous comprenez, lorsqu'on tombe dans une classe de surdoués au parents pleins aux as, la seule 'attraction' est la compétition menée par chacun, mais toujours pour ce qui concerne les leçons. On dirait que ces pauvres gamins vieillissaient avant l'heure: leurs seules activités journalières, pour la plupart, c'était le golf avec maman et papa et le billard. Et je crois même que j'en passe !

En revanche, le lycée, ce fut une toute autre chose. C'était le pied !
Premier établissement public fréquenté, ça faisait un véritable changement. Là, les gens, il y en avait beaucoup plus, et puis, ils étaient moins renfermés dans leur coquille. En gros, ce fut là où il passa ses meilleures années. Ses parents avaient enfin compris qu'il fallait s'ouvrir aux gens, sans quoi, on reste seul dans son coin et c'est une partie des bons moments de la vie qu'on aurait pu passer qui se perd; le temps n'attend pas et nul ne peut revivre le passé si ce n'est de le racheter par le présent.
Entre les soirées en discothèques (et pas à la bibliothèque) et les concerts, il ne savait plus quoi choisir. Et puis, quel plaisir d'assister à des bagarres de lycéens ou même de les vivre, à l'intérieur comme à l'extérieur du lycée, voire même en plein cours, parfois !
Mais il arriva aussi un temps où chacun devait se séparer. Chacun devait s'en aller de son côté, car chacun avait sa propre destinée.
De ceux qui ont vu leur carrière d'artiste grimper les échelons, il en connaissait, comme de ceux qui ont préférés arrêter l'école pour se tourner vers des rêves incertains, au détriment de leur avenir.
Lui, Ezechiel, avait cherché, et trouva une université située à Cambridge, dans l'Etat du Massachusetts, ou plutôt, la grande université Harvard, non loin de New-York et de Boston, à laquelle il décida de s'inscrire. Ceci étant dit, ses parents lui furent d'une grande aide, notamment pour son inscription et le moyen de transport. Eux, sont restés à New-York disant qu'ils avaient déjà déménagés bien trop de fois (bien qu'une seule fois !).


Et ce fut ainsi qu'un PLAZA arriva alors à Harvard, dans le but d'y étudier les Droits. Car avait-il comme objectif d'être un jour, le plus grand avocat des Etats-Unis. Reste à voir maintenant si cette promesse qu'il avait faite à ses parents sera tenue jusqu'au bout, et si cet objectif sera enfin réalisé.



⁽¹⁾ Deux ans plus tard.
⁽²⁾ Le Conquérant.