« Le hasard dans certains cas, c'est la volonté des autres. » Alfred Capus.

Cette phrase tournait et retournait dans l’esprit un peu à cran d’Elizabeth. Ce matin, s’était son premier jour de cours à l’université de Cambridge en deuxième année. Elle avait passé une heure devant la glace à choisir une tenue qui pourrait passer pour ce genre de journée. Sa tante l’avait aidée à trancher sur la fin. Elle portait une jupe grise en flanelle et un chemisier blanc en soie légère qui faisait ressortir ses cheveux blond. Elle avait mis des chaussures avec un peu de talons pour paraître un peu moins petite et avait lâché ses cheveux en vague sur ses épaules. Sa tante disait que cela donné à son visage un air un peu plus doux et surtout que cela faisait ressortir ses yeux verts. Sa tante venait de se garer en face de l’administration.
Sa tante se retourna vers elle avec un regard ému. Voila 7 ans qu’Elizabeth habite chez sa tante Margareth. Cette dernière prend le visage de sa nièce entre ses mains et dépose un baiser sur son front. Elle se recule ensuite les larmes aux yeux :
« Je suis fière de toi Liz ! Très fière… »
Oui, personne quasiment ne l’appelle par son prénom en entier. Tout le monde l’abrège en Liz, Lizzy Lizbeth, etc… La jeune fille blonde sentit les larmes monter à ses yeux. Elle voulait tellement remercier sa tante qui avait remplacé sa mère depuis qu’elle avait fuit. Elle lui sourit de son sourire qui en dit si long.
« Merci Maggy… Pour tout… »
Elle déposa un baiser sur la joue de la femme qui la regardait avec les yeux d’une mère. Elle se retourna ensuite et ouvrit la portière pour descendre. En la refermant, elle fit un clin d’œil à sa tante et laissa la voiture s’en aller. Elizabeth était maintenant seule devant les marches de l’université, son sac sur l’épaule et le regard dans le vide. C’est à ce moment là, que les images en vrac revinrent se mélanger.

Elle revit le jour de la naissance de sa sœur ; October, alors qu’elle n’avait que 5 ans. Le fameux jour où elle avait tout perdu. Si avant, elle vivait une vie heureuse, l’arrivée de sa petite sœur à précipité la vie d’Elizabeth dans un gouffre. Suite à la naissance de sa sœur, ses parents se sont complètement éloignés d’elle, la reléguant au second plan continuellement. Elizabeth avait souffert pendant longtemps de cette façon de vivre. En vrai, elle avait tenu 10 ans. C’est à l’âge de 15 ans, qu’Elizabeth décida de s’en aller. Cela se passa suite à un incident qu’elle ne raconte pas tout les jours.
A l’époque, elle prenait des cours de danse dans la banlieue de Los Angeles et elle finissait tard. Ses parents ne voulant pas se déplacer, elle s’était débrouillée pour se faire ramener par une amie de la danse. Cette amie ce soir là était absente. N’ayant pas prévenue Elizabeth, cette dernière chercha à joindre sa famille toute la soirée sans réponse. Ils étaient sortit au restaurant sans elle et ne répondait pas au téléphone. Elizabeth attendit donc une heure à la sortie du cours de danse sous la pluie et dans le froid. Mais à 15 ans, seule dans la banlieue de Los Angeles, il ne fait pas bon traîner. C’est ainsi qu’elle faillit se faire agresser par un homme qui semblait en vouloir à son corps. Elle parvint à fuir et fut sauver de justesse par une patrouille de police qui la ramena au commissariat. Lorsque l’on lui demanda un numéro, elle donna celui de sa tante à Cambridge, à côté de Boston dans le Massachussetts. Cette dernière fut si furieuse d’apprendre cela qu’elle engagea des procédures pour obtenir la garde d’Elizabeth. Elle ne voulait pas adopter sa nièce mais juste lui donner une vie heureuse. La garde fut acceptée et c’est ainsi qu’Elizabeth partit vivre dans la maison de sa tante à Cambridge. Cette dernière était marié à un avocat talentueux du nom de William gagnait largement assez d’argent pour s’occuper d’Elizabeth et qui avait toujours rêvait d’avoir une fille. C’est ainsi qu’Elizabeth démarra une nouvelle vie à Cambridge.

Un sourire apparut sur le visage harmonieux d’Elizabeth. La belle blonde était tellement reconnaissante envers sa tante et son oncle. Elle menait une vie bling bling à l’université. Elle sortait, fêtait, riait, draguait, s’amusait mais elle savait que jamais elle ne ferait honte à sa tante et à son oncle. C’est ainsi qu’elle avait rejoint la confrérie de Zêta, car elle ne voulait pas se faire remarquer dans le mauvais sens. Certes, Elizabeth avait en tête de s’amuser mais avant tout, elle voulait obtenir son diplôme. Elle voulait devenir médecin et suivait donc des études de médecine. Elle se donnait vraiment dans ses études pour faire la fierté de sa tante qui la considérait comme sa fille. William était fier de dire à qui voulait l’entendre que sa nièce allait devenir médecin, de plus, Maggy semblait si heureuse de voir sa nièce sortie de son enfer de l’enfance que cela ne faisait que motiver Elizabeth pour réussir. Ce qu’elle fit ! Elle passa la première année de médecine avec un A- qui enchanta tout le domicile de Cambridge. Mais cette même année, sa famille vint s’installer à Cambridge. Depuis, ils veulent récupérer leur fille et renouer avec le passé mais Elizabeth n’est pas de cette avis. Aujourd’hui, elle est majeure et ne leur doit plus rien. 15 ans de délaissement puis 7 ans d’abandon avec pension alimentaire plus grosse qu’un salaire de ministre, ne feront rien pour la récupérer. Sa mère pense qu’en l’achetant, elle reviendra. C’est ainsi qu’elle multiplie les cadeaux à sa fille mais Elizabeth ne veut pas en entendre parler. L’argent que son père lui verse s’accumule sur un compte sur lequel elle ne va jamais. Elle a largement de quoi vivre avec son petit boulot de serveuse et l’argent que William lui laisse pour ne pas avoir besoin de la fortune de ses parents. D’ailleurs, elle est loin d’être dans le besoin. Elle passe même pour une fille « riche » à l’université.

« Liz ! Ha Liz tu es là ! C’est ta tante que je viens de voir partir, je n’ai même pas pu lui dire bonjour ! »
La voix reconnaissable entre milles de Jason la fit sourire. Elle se retourna tout sourire et le prit dans ses bras pour lui déposer un bisou sur la joue. Ce garçon était le meilleur ami d’Elizabeth. Il sortait d’une rupture et avait du mal à s’en remettre. Elizabeth était décidée à lui remonter le moral et ce sérieusement.
« Oui, elle vient de partir mais ne t’en fais pas d’ici une semaine tu seras invité à venir dîner ! »
Jason connaissait très bien la famille d’Elizabeth et s’entendait particulièrement bien avec eux. William le trouvait intéressant et adorait discuter football avec lui et Jason faisait tellement de charme à Maggy qu’elle avait finit par se prendre pour sa mère poule. Régulièrement, il arrivait avec des boites de cookies et autres sucreries made by Maggy.
« Avec plaisir ! Tu sais que Brianna te cherche, elle est dans le hall, tu devrais aller la voir. Je crois qu’elle à gagner votre pari, il y a des affiches d’avis de recherche d’Avril avec la photo de la soirée de la semaine dernière partout dans l’université! »
Elizabeth ouvrit des yeux immenses ! Brianna avait osé !! Le rêve ! Brianna était sa copine de « cap ou pas cap » et accessoirement une de ses meilleures amies. Elles vouaient une haine sans nom à Avril Johson qui prenait Elizabeth pour une mijaurée. Elizabeth jubilait ! Il fallait qu’elle voit ces affiches et surtout qu’elle aille féliciter Brianna et vite !

Comme quoi la vie reprenait vite son cours…