Chapitre premier : Quand j’étais petit, j’avais des rêves plein la tête

Mon enfance aurait pu être joyeuse. Après tout, je suis fils unique alors pourquoi n’aurais-je pas pu être gâté comme tous ces gosses de riches ? Surtout que ma famille n’a pas à se plaindre financièrement parlant. J’aurais pu vivre différemment mais la vie en a décidé autrement. Gardez ceci en tête durant votre lecture : je ne regrette en rien les épreuves que j’ai traversées. Je suis tombé à maintes reprises mais je me suis toujours relevé. Et je continuerai à le faire jusqu’à mon dernier souffle

Jennifer et Christian Hawke. Mes parents. Le couple le plus merveilleux. Il m’a fallu 23 ans pour m’en rendre compte. Je les ai longtemps détestés pour la simple et bonne raison qu’ils m’avaient laissé aux bons soins de ma gouvernante, Rachel. Je lui dois tout à cette formidable femme. Elle m’a élevé, soigné mes bobos, consolé mais aussi engueulé et remis en place quand je n’en faisais qu’à ma tête. Rachel, c’est mon ange gardien. Je l’ai considérée comme telle quand j’ai compris que je n’avais rien à attendre de mes parents : ni tendresse, ni attention.

Je grandis à Brisbane, en Australie et très tôt, je rencontrai des difficultés en cours. N’allez pas croire qu’il s’agissait d’un manque d’assiduité de ma part. En réalité, je suis surdoué et mon cerveau se rebellait contre la lenteur des cours que je suivais. Mes notes en pâtirent de longs mois avant que Rachel prenne un rendez-vous chez un pédopsychiatre, un confrère de ma mère qui appartient au même corps de métier. Diagnostic : je suis surdoué. Je fus envoyé dans une école privée spécialisée et mes notes remontèrent en flèche. Tout mon parcours scolaire se déroula dans des établissements de ce genre et je ne rencontrai jamais aucun problème. J’étais toujours le premier de classe et je ne me faisais pas beaucoup d’amis mais qu’importe ! Je suis un solitaire dans l’âme et être seul ne me dérange pas.

Quand j’étais petit, je voulais devenir neurochirurgien mais le lycée m’a fait découvrir un autre monde que celui de la médecine : celui de l’économie, du business et du management. Finalement, ce n’est pas la voie de ma mère que je suivrai mais celle de mon père, spécialiste en négociations internationales. Toutefois, ce choix ne me rapprocha pas de mon père, loin de là. Il me fallut de nombreuses années pour accepter un quelconque dialogue avec lui.

Chapitre deuxième : Bonjour docteur, je viens pour un contrôle de routine

Comme tout le monde, j’effectue des contrôles de routine chez mon médecin mais bon… Je n’en abuse pas, quand même ! A l’époque, j’étais un jeune étudiant de première année en management quand je me retrouvai dans cette pièce étouffante. En voyant la tête de mon médecin, je sus que les nouvelles n’étaient pas bonnes. Je me demandais ce qui se passait surtout que je me sentais bien.

Leucémie. Je souffrais d’une leucémie. Vous savez, il y a plusieurs sortes de cette saloperie de maladie et j’avais chopé la pire d’entre elles : LMC. Une leucémie myéloïde chronique. CHRO-NIQUE. Donc qui revient tout le temps. Ma meilleure chance de survie était les États-Unis et plus précisément Cambridge. Un traitement expérimental venait de voir le jour et j’étais un candidat parfait pour les essais. J’acceptai sans réfléchir, avec ma froideur habituelle. Il me fallut très peu de temps pour convaincre Harvard de m’accepter (j’avais un dossier scolaire en béton, j’étais irréprochable sur toute la ligne et surtout, j’avais l’argent nécessaire). Quelques semaines plus tard, je quittai Brisbane pour Cambridge. La vraie vie mais également l’horreur débutèrent dès que mon avion atterrit sur le sol américain.

Chapitre troisième : Vous êtes tous entrés dans ma vie, est-ce une bonne chose ?

Je n’avais qu’un but en tête : guérir de cette maladie. J’étais content d’avoir quitté l’Australie : je n’avais plus à voir la tête de mes parents quand ils rentraient. De plus, je ne leur avais pas dit que j’étais malade. Manquerait plus que ça ! Les mois qui suivirent mon arrivée à Cambridge furent horribles. Même si je m’efforçais de suivre les cours, de me rendre à la fac et de prétendre que tout allait bien, je n’en étais pas moins très malade et affaibli par ma chimiothérapie. A l’époque, je ne m’étais encore lié d’amitié avec personne, et tant mieux ! J’aurais vite pété un câble si on m’avait bombardé de questions à propos de mon état de santé.

Heureusement pour moi, je ne perdis aucun cheveu et je fus rapidement en rémission. Je n’avais eu qu’une chose en tête dur mon combat : me battre, guérir, survivre. J’avais triomphé. Je suppose que pour « fêter » ça, j’ai pris une bonne résolution : me trouver un colocataire. Je ne tardai pas à afficher une petite annonce à la fac et bientôt, un Anglais m’appela. Mais pas n’importe quel Britannique. Il s’appelait Ethan Ryan Reynolds. Dès le premier jour je sus que nous allions très bien nous entendre. Mon subconscient me soufflait encore autre chose mais je n’y ai pas prêté attention. Il fut mon colocataire pendant quatre longues années.

Je ne tardai pas à faire la rencontre de Pearl Sanchez, celle qui devint ma meilleure amie. Généralement, je mettais les filles dans mon lit pour ensuite leur faire comprendre que je ne voulais pas d’elles. Mais avec Pearl, tout était différent. Je lui trouvai un petit quelque chose qu’aucune fille n’avait et rapidement, je la pris sous mon aile. Elle devint ma meilleure amie, celle à qui je racontais tout, absolument tout. Je n’ai jamais eu honte d’être moi-même devant elle (d’ailleurs, jamais je n’ai eu honte de moi) et elle m’a toujours accepté tel que je suis. Elle ne m’a jamais jugé pour mon comportement même si elle aurait eu raison de le faire certaines fois.

Puis Ellen arriva, avec sa douceur et son innocence naturelles. A l’époque, elle était elle aussi malade et venait au moins trois fois par semaine à l’hôpital pour faire ses dialyses. Je l’ai rencontré avant un contrôle de routine et ce jour-là, j’étais sur les nerfs pour Dieu sait quelle raison. Je voulus respirer un bon coup et je m’engouffrai dans une pièce de l’hôpital avant mon rendez-vous avec mon oncologue. Manque de bol, il s’agissait d’une salle de dialyse. Ellen était reliée à sa machine et je me sentais idiot d’être là. C’est comme ça que notre amitié naquit. Ellen est la petite sœur que je n’ai jamais eue, c’est ma pelote à moi et elle le restera pour toujours.

Il y a encore tellement de monde que j’ai rencontré et sans m’en rendre compte, en quatre ans, je me suis fait plus d’amitiés qu’en 22 ans de vie. Cambridge m’avait changé et pour la première fois, je me sentais revivre.

Chapitre quatrième : La plus belle période de ma vie mais également la pire

Rechute. Quel bordel ! Comment cette leucémie a pu revenir ? J’étais guéri depuis quatre ans et pourtant, j’étais conscient qu’elle pouvait me retomber dessus. Mais j’avais fini par l’oublier et j’avais poursuivi ma petite existence sans me soucier de cette eau dormante. Une autre visite de routine fissura ma vie. Quand mon oncologue m’annonça que ma LMC était de nouveau là, j’ai pété un câble. J’ai refusé de voir la réalité en face et j’ai eu une phase de déni qui dura plus d’un mois. Et durant cette période, ma vie sentimentale, la première que j’ai eue, était en train de me chambouler.

Pearl et moi avions couché ensemble le soir où son petit ami de l’époque l’avait quittée. Je n’avais rien prévu même si ça aurait pu être un coup à la Hawke. J’étais venu chez elle pour discuter et la consoler et les choses se sont enchaînées d’elles-mêmes. Nous n’avons rien vu venir mais après ce soir-là, je ne fus plus jamais le même. J’avais des sentiments pour ma meilleure amie et ils ne dataient pas d’hier. Sauf que je m’étais toujours voilé la face, comme pour ma leucémie. Alors quand l’amour m’est tombé dessus, j’ai eu beaucoup de mal à y croire. Julian Hawke, tomber amoureux ? La bonne blague ! En plus, il fallait que j’avoue à mes proches amis que j’avais des problèmes de santé. Je me suis brusquement rappelé pourquoi, à l’époque, j’avais préféré la solitude…

Ethan fut le premier à savoir et c’est la première fois que j’eus autant de mal à avouer quelque chose. Quand sa réaction tomba, je me sentis mal. Je lui avais caché ma maladie pendant quatre longues années mais pourquoi lui en aurais-je parlé puisque j’étais en bonne santé à l’époque ? De plus, le soir où j’avais décidé de lui en parler, je venais de subir ma première séance de chimiothérapie et je n’étais pas très bien. Pour couronner le tout, le médecin de la mère d’Ethan l’appela pour lui annoncer que sa mère était à l’hôpital. Nous sommes partis le soir-même pour Angleterre pour voir ce qu’il en était. Comme si j’allais laisser mon meilleur ami affronter ça tout seul !

« Si tu meurs, je mets fin à mes jours. »

Cette phrase aurait dû me mettre la puce à l’oreille. J’aurais dû comprendre qu’il y avait plus que de l’amitié entre nous, qu’un lien spécial nous unissait. Et quand Ethan m’a dit ça, je sus que je n’aurais plus jamais d’autre choix que de me battre. Jusqu’à ma mort. Je ne voulais pas que mon meilleur ami se suicide. C’était une sorte de chantage mais je me demande s’il y a fait attention… A partir de ce moment, les choses ne furent plus jamais les mêmes entre nous et la situation prit un tournant très étrange.

A mon retour, j’avouais mes sentiments à Pearl après une conversation avec un ami qui me conseilla de vider mon sac. C’était la première fois que j’avais autant peur mais jamais je ne regretterai de lui avoir avoué mes sentiments. Ils étaient réciproques et rien n’aurait pu me faire plus plaisir. Rien n’aurait pu me rendre plus heureux. Mais ma leucémie étendait ses grands nuages noirs et menaçants au-dessus de nous. Elle faillit bien m’emporter.

Je plongeai dans le coma après avoir annoncé à Ethan qu’il était compatible et donc que je pouvais être sauvé par son don de moelle osseuse car la chimiothérapie ne fonctionnait plus. Mon oncologue hésita longuement à procéder à la greffe car j’étais très affaibli. Une bonne engueulade de la part d’Ethan et, quelques jours plus tard, j’étais greffé. Je passai onze longs jours dans un coma durant lequel je vis des choses que j’ai confié à une seule personne. Mais peu importe : je me réveillai, causant le soulagement de mon entourage.

Maintenant que j’étais sauvé, je pouvais enfin vivre ma vie comme je l’entendais, avec la femme que j’aimais : Pearl.

Chapitre cinquième : J’aurais voulu être ton mari mais le Destin en a décidé autrement

Pearl et moi filions le parfait amour et pour la première fois de ma vie, je me sentais libéré, heureux et confiant quant à l’avenir. J’étais certain de passer le restant de mes jours avec Pearl et je nous voyais déjà vivre dans une petite maison coquette, à Cambridge. Malheureusement son ex petit ami pointa le bout de son nez, causant ainsi le doute dans le cœur de ma bien-aimée. Pour éviter de me faire souffrir, elle décida de faire une pause dans notre couple, décision que j’acceptai sans broncher mais qui me mit à terre de longues semaines. Après avoir fait une crise de nerfs et de larmes, je décidai de me rendre chez elle et de lui dire à quel point je l’aimais et que je ne pouvais vivre sans elle. Ce soir-là, les choses s’enchaînèrent et je me suis retrouvé à lui faire ma demande en mariage. Je m’étonnai moi-même et quel fut mon soulagement quand elle accepta de devenir ma femme ! Madame Hawke.

Mais Ethan prenait très mal le fait que je sois avec Pearl et je ne comprenais pas pourquoi. Il m’avait plusieurs fois parlé de mettre fin à ses jours et ce qu’il me disait me faisait peur. J’aurais été prêt à tout pour l’empêcher de faire une bêtise. J’aurais même été prêt à l’aimer…

Il fallut un soir pour changer ma vie et celle de Pearl. Le soir où j’ai couché avec mon meilleur ami. Le soir où j’ai trompé ma fiancée, la femme la plus merveilleuse du monde. Je me suis senti mal mais je n’ai pas pu regretter ce que j’avais fait avec Ethan. C’est pour ça que j’ai décidé d’être honnête et que j’ai tout avoué à Pearl. Elle le prit très mal et ce fut la fin. La fin de tout. Mais également le début d’une nouvelle vie.

Notre histoire, à Ethan et à moi, était compliquée depuis le début. Entre le fait qu’il ne voulait pas qu’elle s’ébruite et qu’il était en couple avec une certaine Boston, tout allait de travers. Mais je restais. Parce que je l’aimais. Mon âme sœur au masculin. J’aurais donné ma vie pour lui tout comme je l’aurais fait avec Pearl. Pearl qui a tenté de se suicider, Pearl qui est partie. Pearl qui a eu la vie détruite par ma faute. Je me serais damné pour ça. Mais Ethan… C’était mon Ange. Un Ange qui m’aimait bizarrement. Mais peut-être que moi aussi je l’aimais de cette manière incongrue…

Chapitre sixième : Les choses les plus inattendues arrivent quand on s’y attend le moins

Le mois de juin 2011 arriva très rapidement, avec lui sa remise de diplômes. Je fus major de ma promotion (pour changer) et ainsi diplômé en management. Tout me souriait : notre couple, à Ethan et à moi, florissait et nous étions prêts à partir en vacances tout l’été. J’avais dans l’idée de lui faire visiter l’Australie et la Nouvelle-Zélande avant que nous nous envolions pour l’Angleterre. De plus, j’avais décidé de lui faire ma demande en Australie, sur la plage qui avait tant occupé mon enfance et mon adolescence. Ce fut un été bien rempli, regorgeant de magnifiques souvenirs. Rien n’aurait pu être plus parfait mis à part une sale grippe qui me tomba dessus à la fin des vacances.

Visite chez le médecin. Verdict : une rechute. Encore. La deuxième. Je n’arrivais pas à croire que la leucémie était là et me saluait de la main. Cette fois, je débutai rapidement mon traitement alors qu’Ethan s’éloignait de plus en plus quand qu’il avait promis de ne plus m’abandonner, de me soutenir dans mon combat. Tout ce que je récoltai fut son départ. Apparemment, il avait besoin de faire une pause pour « se retrouver ». Et bien son introspection tombait très mal. Mais il n’a jamais fait les choses comme tout le monde, j’en avais l’habitude. J’ai pris sur moi mais j’eus un moment de faiblesse qui faillit me coûter la vie. J’ai fortement songé à mettre fin à mes jours et j’y serais parvenu si Ethan ne m’avait pas trouvé à temps. Mon poignet gauche s’en souviendra toute sa vie. Mais à partir de là, tout partit en vrille.

Du jour au lendemain, Ethan avait fait ses valises et déserté l’appartement que nous partagions depuis quatre longues années. Il partit le jour du décès de mon père.

Mon père avait décidé de pointer le bout de son nez un peu avant la fin de l’année scolaire, scandant qu’il aurait besoin d’un stagiaire pour la rentrée. Et il voulait que son fils unique occupe cette position. Je l’ai envoyé sur les roses, même quand il m’a avoué qu’il souffrait d’une leucémie et qu’il m’a fait comprendre qu’il voulait passer du temps avec moi. Mais j’ai refusé et je campai sur ma position tout l’été, jusqu’à ce que je me rende à l’évidence : si mes parents s’étaient tenus à distance de moi, c’était pour me protéger, me préserver. Mon père a été malade toute sa vie, depuis qu’il avait 19 ans (comme moi) et ils n’ont pas voulu que leur fils passe son temps à s’inquiéter et à arpenter les chambres d’hôpital. Ils auraient peut-être dû trouver un autre moyen mais ils n’ont vu que celle-ci. Ma rancœur s’en est lentement allée et le jour où mon père décéda de la leucémie fut un coup dur pour moi. Et Ethan n’était même pas là. C’est Ellen qui fut à mes côtés.

Elle m’interdit de rester seul chez moi et elle m’accueillit chez elle. J’avais l’impression de naviguer dans le cirage jusqu’à ce qu’Ethan daigne m’appeler. Il m’apprit qu’il se trouvait en Angleterre, chez lui, car son grand-père allait mal. Il aurait très bien pu m’avertir mais non, Monsieur avait attendu une semaine avant de me donner de ses nouvelles ! Et en plus, il avait le culot de se plaindre que je lui manquais, qu’il avait besoin de moi. Et moi, comme un crétin, je lui pardonnai et mis tout en œuvre pour le rejoindre en toute légalité.

Entre-temps, les services sociaux de Brisbane m’appelèrent et m’annoncèrent que je devais passer un test de paternité. Apparemment, une ancienne conquête était tombée enceinte malgré toutes les précautions que j’avais prises et elle avait lâchement abandonné son fils quand elle l’avait vu inconscient et malade. Je n’y croyais pas : moi, Julian Hawke, papa ? Pourtant, si c’était vrai, s’il y avait un petit bout de chou dans le coma qui a toujours vécu la misère avec sa mère qui ne l’avait jamais accepté, je me devais de passer le test.

Une nouvelle fois, Ellen m’accompagna. Je subis le test, qui revint positif : j’étais papa d’un petit Nathanaël Hawke, aussi blond que je l’étais quand j’étais petit, avec les mêmes yeux bleus que j’ai. Je le ramenai à Cambridge et nous vécûmes quelques semaines chez Ellen avant de retrouver mon appartement. Quand nous décidâmes de nous rendre en Angleterre, Nate connaissait tout d’Ethan, si bien que leur première rencontre se passa très bien. Ce que personne ne savait, c’était que j’allais rester là-bas et que je n’avais pas l’intention de revenir à Cambridge.

Chapitre septième : Il faut parfois atteindre le fond avant de pouvoir remonter à la surface en toute sécurité

J’étais persuadé d’une chose : Ethan était mon âme sœur et rien ne pourrait nous séparer. Ca vous rappelle quelque chose ? Aujourd’hui, je me dis que j’aurais dû tout mettre en œuvre pour sauver notre couple, à Pearl et à moi. J’aurais dû dire à Ethan que c’était une erreur, que j’aimais Pearl, qu’elle allait devenir la future Madame Hawke. A la place, je me suis enfoncé dans une histoire trop belle pour être vraie. Trop parfaite.

J’étais toujours malade quand je m’installai à Hertford avec Nate. De nouveau, mon seul espoir était une greffe de moelle osseuse et Ethan était mon seul donneur. Cette fois, je restai plus d’un mois enfermé dans une chambre stérile. Un mois à voir trop peu mes proches. Ma mère s’était installée à Hertford pour garder Nate de temps en temps car en plus de me rendre visite et s’inquiéter pour moi, Ethan suivait ses cours. Dans cette chambre, je vécus l’horreur. Dans cette chambre, on annonça à ma mère et à Ethan que je ne passerais pas la nuit. Dans cette chambre, j’ai failli mourir. Mais cette chambre fut également victime d’un miracle. Après la deuxième greffe, le greffon prit et en quelques heures, ma température baissa, ma tension remonta et je me réveillai. Je commençai à guérir. J’étais un nouveau miraculé. La vie m’avait à nouveau sauvé.

Mais Ethan et moi nous sommes disputés quelques heures après mon réveil. Croyant que je ne me réveillerai plus jamais, il avait tenté de mettre fin à ses jours. Quand j’entrai dans sa chambre, j’eus droit à un accueil froid et je perdis patience. Je venais de vivre l’enfer alors je lui balançai ses quatre vérités en face. Il le prit très mal et le froid s’installa entre nous.

Une fois que je fus assez en forme, je repris les cours. Je m’étais inscrit en médecine à l’université de Cambridge (dans la ville de Cambridge, en Angleterre). Mais rien n’allait. Je prenais très mal le fait que j’ai failli y passer deux fois et que les deux fois j’ai récolté des réactions bizarres, pas normales du tout. Au moins, quand j’étais avec Pearl, je m’étais tout de suite senti… Bien, content d’être revenu. Là, avec Ethan, je préférais être mort. Alors que j’avais Nathanaël qui comptait sur moi. Je ne pouvais décemment plus vivre dans une telle ambiance et je voyais que mon fils en pâtissait. Alors je me réinscris à Harvard (les responsables doivent se demander ce que je fais) et, après avoir mis les choses à plat avec Ethan, j’ai fait nos valises, à Nate et à moi, et nous sommes partis. Je sais que mon fils va être triste un moment, même si je lui ai expliqué la situation, mais je suis certain qu’il s’en remettra. Ma mère, quant à elle, a trouvé un appartement à Cambridge. Je ne vous ai pas dit qu’elle est enceinte ? Et oui, apparemment, mon père lui a fait le plus beau des cadeaux peu de temps avant de partir. Dans quatre mois, j’aurais une petite sœur.

Maintenant, je suis de retour dans ma ville, là où je me sens chez moi. Je sais que j’aurais des explications à fournir quant à mon départ muet et mon retour tout aussi surprenant. Je vais également devoir dire pourquoi je n’ai plus de bague au doigt, ni autour de cou. Et aussi pourquoi je n’habite plus un appartement mais une maison. Quand je décide de changer de vie et repartir à zéro, je ne le fais pas à moitié. Cambridge, me revoilà !

Choco Suisse *O* Je suppose que tout le monde me connait et oui, mon cher Julian est de retour . C'était tellement pas naturel qu'il ne soit plus là que voilà, j'ai cédé et le revoici à Cambridge! Bien entendu, pour ne pas changer les habitudes, Julian est sous les traits de Cesar Casier. Le code du règlement est toujours le même: ok by carlie