Introduction :La vie commence et suit son cours.

C'est un matin de printemps, à la fin du mois de mars de l'année 1989, que Aloysia Cameron Weber a décidé de pointer le bout de mon nez, à Los Angeles, en Californie. A ses côtés, ses parents, Stella et David Weber, pleuraient de joie d'avoir entre leurs bras ce petit être fragile. Quelle histoire charmante, ne trouvez vous pas ? La naissance idyllique d'une petite fille au regard pétillant malgré ses iris bruns, et au sourire fabuleux. Aloysia y a cru, à cette histoire, jusqu'à ses quinze ans. Étant élevée en ville auprès de son frère ainé, Jeremy, la petite fille grandit en étant curieuse, attentive, créatrice dans l'âme. Très tôt, elle s'intéresse à la musique, et plus particulièrement au piano et la guitare, qu'elle apprend avec l'aide de son grand frère, également musicien. Mais Jeremy découvre bien rapidement la réelle vocation de sa petite sœur : Le chant. En effet, lors de vacances en Irlande, le petit garçon entend sa sœur chanter, sur le bord de la plage. Une voix plus claire et plus pure qu'un diamant. Une fois de retour dans leur petite maison, Jeremy insiste pour que ses parents entendent la voix de leur fille, et sont également subjugués. Aloysia, inconsciente de son talent, justifia ce don comme étant lié à sa passion pour la musique. La vie continua pour elle, qui grandit en étant toujours très proche de son frère ainé, un garçon doux, gentil, toujours présent pour sa petite sœur adorée au tempérament volcanique, mais tellement attachante. Il lui apprend tout ce qu'il sait de la musique, l'encourage à suivre ses passions. Discrète et timide, Aloysia ne montre ses chansons à personne en dehors de son ainé, qui lui donne toujours un avis positif sur ses "œuvres". De plus en plus en confiance avec elle-même, la jeune fille demande alors le jour de ses 8 ans à ses parents de l'inscrire au solfège et à des cours de chant. Brillante, elle poursuit dans cette voie jusqu'à ses 14 ans, en ayant assez des cours, où elle décide de ne se consacrer à la musique plus que pour elle-même, et éventuellement Jeremy. A la place, elle commença les cours de danse classique.

Chapter I : Mais tout ne poursuit pas toujours la route des contes de fées.

Arrive alors l'adolescence, et à quinze ans, Aloysia est une jeune femme belle, dynamique, mais surtout rebelle. De plus en plus souvent en conflit avec ses parents, elle passe la plupart de son temps dehors, avec son petit ami Will, et sa bande de copains. Jusqu'au jour où même Jeremy parvient à arracher des larmes des yeux de sa jeune sœur. N'ayant nullement confiance en le petit ami de la petite brune, le jeune homme la supplie de le quitter, le jugeant malsain dans son comportement. Catégorique, elle refuse, se moquant de son frère en le disant paranoïaque. « Je te demande pour une fois au moins de m’écouter, Aloysia. Je les connais, et ils ne sont pas faits pour toi ! William est un salaud, je l'ai dans mon lycée, il ne va que te pervertir et te rendre mauvaise.», avait-il dit d'un ton froid et sec, un soir, après une longue dispute dans la chambre de la jeune fille, qui n'en faisait qu'à sa tête. Cette phrase plongea la collégienne dans une colère noire, et jeta son frère hors de sa chambre en lui hurlant dessus toutes les choses les plus horribles du monde. « Comment maman et papa ont-ils pu enfanter un garçon si simplet et jaloux ? Des fois je me demande si tu es vraiment mon frère, tu me dégoutes ! » Termina-t-elle, des larmes dans les yeux, avant de lui claquer la porte au nez. Durant le reste de la soirée, Aloysia pleura dans sa chambre, et jeta toutes les partitions de chansons qu'elle avait pu écrire avec l'aide de son frère, au fond de la poubelle de son bureau.
A minuit passé, une fois calmée, elle se rendit compte de la méchanceté de ce qu'elle avait pu dire à Jeremy, et Aloysia regretta ses paroles. Sur la pointe des pieds, la jeune fille traversa le couloir pour ouvrir la porte de la chambre de Jeremy, qu'elle ne trouva pas. Sans doute était-il sorti prendre l'air, pour oublier sa dispute avec sa sœur. Elle aurait pu attendre le lendemain pour s'excuser auprès de lui, si elle n'avait pas entendu la conversation de ses parents, en bas des escaliers, dans le salon. Le visage en larmes de sa mère près du feu de la cheminée interpella l'adolescente, qui écouta vaguement la discussion de Stella et de David. « Je ... Je ne pourrais pas, David, j'ai tellement peur de lire de la haine dans son regard si elle venait à apprendre la vérité ... » dit-elle, éplorée, le visage enfoui dans le cou de son mari, le visage marqué par un air soucieux. Lui caressant le dos du bout des doigts, il lui dit, avec douceur, la voix légèrement tremblante :« Nous n'avons pas le choix, Stella. Aloysia va grandir, se poser des questions, et si elle apprend par elle-même qu'elle a été adoptée, à ce moment elle pourrait nous en vouloir. Regardes, tu as entendu ce qu'elle vient de dire à Jeremy ? Elle devient une jeune femme .. Et il sera de plus en plus complexe de la contrôler. ». Mais, alors que David est en train de terminer sa phrase, le couple entend une porte claquer. Le temps de se précipiter dehors, mais il était trop tard : Aloysia s'était évaporée dans les vapeurs de la nuit, en plein milieu de Los Angeles. Toujours dehors, elle connaissait bien mieux la ville que ses parents, et surtout les recoins où se cacher. La retrouver serait sans aucun doute trop dur.

Bouleversée par la nouvelle qu'elle venait d'apprendre, c'en était trop pour une simple adolescente de quinze ans comme Aloysia. Ses parents n'étaient pas ses vrais parents, Jeremy n'était en réalité pas son frère .. Déboussolée, sans repères, elle décida d'aller rendre visite à son petit ami à son appartement, qui se trouvait à seulement quelques rues de l'endroit où vivait la jeune fille et sa famille. Le silence régnait dans les couloirs de l'appartement, et Aloysia fut surprise de trouver la porte d'entrée ouverte, à l'endroit où habitait Will et son colocataire, Max. Intriguée, elle parcouru les salles en quête de son "mec", mais à la place, elle y trouva la surprise de sa vie... Des gouttes de sang s'éparpillaient sur le sol, et en suivant leur trace, sur le sol d'une pièce, Aloysia trouva son frère, une plaie béant au niveau de l'abdomen. A l'article de la mort. Choquée, en larmes, la jeune fille se précipita vers Jeremy pour stopper l'hémorragie à l'aide de son gilet. Mais qu'avait-il bien pu se passer ? Tandis qu'elle pleurait encore à chaudes larmes sur le corps de son frère tout en appelant les urgences, Aloysia sentit la main du lycéen effleurer sa joue dans une douce caresse, tandis qu'il murmurait faiblement. « Sauves toi, Aloysia, ils vont revenir. Will est un meurtrier, je l'ai vu faire et il ne voulait pas que tu le saches. C'est trop tard pour moi, mais pas pour toi, vas prévenir la police ! ». La police ... Les secours devaient arriver d'ici une dizaine de minutes. L'adolescente aux cheveux bruns serra la main de son frère dans la sienne. « Je t'interdis de me laisser, Jeremy, tu m'entends ? Tu es mon frère ... T'as pas le droit de me laisser ! » Mais Jeremy avait déjà sombré dans l'inconscience, trop faible pour bouger d'avantage. Bouillonnant de larmes de tristesse et de rage, la jeune fille alla dans la chambre de Will et fouilla tous les tiroirs jusqu'à trouver une arme. Décidée à se venger, elle quitta l'appartement en trombe.

Le regard noir et animé par la soif de vengeance, Aloysia parcouru pendant des heures les rues de Los Angeles, dans le but de retrouver William Connell, l'homme qui venait de tuer son frère. Rongée par le remord, elle se sentait néanmoins coupable de ne pas avoir écouté le lycéen plus tôt : C'était pour protéger sa sœur que Jeremy avait du rendre visite à Will, et au lieu de ça, il avait mit sa vie en danger. Mais désormais, elle était déterminée à tuer cet homme sans cœur, et à venger son frère. Au bout de quelques heures, au milieu de la nuit, elle parvint à le trouver, en train de boire avec une bande de copains. Aguicheuse, souriante, elle joua le jeu pendant une bonne demie heure, à se pavaner dans les bras de cet homme qui ne lui inspirait plus que honte et dégoût. Il ne se doutait de rien, ne savait pas que si elle était là, c'était pour le tuer, et seulement ça. Alors, maligne, elle lui fit croire qu'elle voulait plus d'intimité, seule avec lui ... En bon mâle qu'il était, il ne fit pas la sourde oreille et demanda à ses copains de les laisser un peu seuls ... Mais hélas, il n'était pas si idiot qu'elle le pensait, et bien vite Will comprit que quelque chose ne tournait pas rond. Enfin, Aloysia lui dit qu'elle savait toute la vérité, et Will s'attaqua à elle violemment, tentant de la violer. La menaçant avec un couteau, il entailla le bras de la jeune fille, y laissant une plaie profonde. Juste avant qu'il ne parvienne à l'atteindre mortellement, l'adolescente parvint à sortir son arme et à tirer deux balles : Une dans sa poitrine, et l'autre se logea dans la jambe de Will, avant que Aloysia ne se sauve en courant. Aussi vite qu'elle le put, la jeune fille atteint le poste de police où elle raconta tout. On la prit en charge, et elle fut emmenée à l'hôpital pour qu'on s'occupe de sa blessure au bras droit.

Les heures s'écoulèrent, sans que Aloysia ne puisse sortir de sa chambre d'hôpital. Le jour se levait, et les premiers rayons de soleil passèrent par la fenêtre de la chambre de la collégienne, angoissée à l'idée de n'avoir aucune nouvelle de sa famille. Songeant de nouveau à cette histoire d'adoption, Aloysia se jura de s'excuser auprès de son père et de sa mère. En vérité, elle se moquait de ne pas partager leur sang : C'étaient eux qui l'avaient élevée, eux qui l'aimaient. Pas ceux qui l'avaient lâchement abandonnée.
Aux alentours de onze heures du matin, la porte s'ouvrit, et une femme entra dans la pièce, en silence. Policière, c'était une jeune femme calme, les traits durs, qui s'assit auprès de Aloysia et prit sa main pour lui raconter comment c'était poursuivie la nuit. Les ambulanciers sont parvenus à retrouver Jeremy. Faible, et dans un état critique, il dut immédiatement être opéré, mais avait désormais la vie sauve, bien qu'étant plongé dans le coma. Des larmes de joie inondèrent les joues de l'adolescente, jusqu'à ce qu'elle lise la tristesse dans le regard de la femme. Aloysia l'incita à poursuivre le récit de la nuit, et se figea dans une expression de terreur. Par la suite, une brigade policière s'était lancée à la poursuite de Will et de ses hommes. Le jeune homme de dix huit ans s'était évaporé dans la nature, malgré la blessure que Aloysia lui avait faite, ainsi que tout le reste de ses amis. Mais avant de disparaître, ils avaient laissé un avertissement clair à la jeune fille. Les corps sans vie de David et de Stella Weber venaient d'être retrouvés dans le jardin de leur domicile, tués par arme à feu. Même calibre que l'arme ayant servi à blesser Jeremy.
Le monde entier de Aloysia s'effondra à cet instant, prenant conscience de l'horreur qu'elle venait de provoquer. Par sa faute, à cause de son entêtement, elle avait blessé son frère, tué ses parents. Ruiné la famille Weber. Désespérée, elle demanda à la policière de partir, et de la laisser seule. Seule avec ses larmes et ses regrets.

« Jeremy, mon Jeremy.
Quand tu liras ces mots, tu seras sans aucun doute remit sur pieds, guérit de ta blessure. La mienne est incurable, je suis dans une voie de non-retour. Par ma faute, papa et maman sont morts. Je n'ai pas su t'écouter, toi qui m'a toujours donné de si bons conseils, et qui a toujours su me guider. Et voilà sur quel chemin est-ce que tout ça m'a menée : Vers la mort, et la honte. A cause de moi, tu as frôlé la mort, et tu es en danger. Tant que je serais près de toi, tu seras en danger. Suis tes études avec brillo, devient un musicien reconnu, et hors d'atteinte.
Mais surtout, je te demanderais quelque chose : Ne me cherche pas. Là où je vais, je sais que personne ne s'en prendra à toi, parce que je ne serais pas dans le coin pour te pourrir l'existence comme je l'ai fait ces derniers mois. J'ai été une gamine insolente, immature. C'est pour cela que je part sur les routes hors de la Californie, pour apprendre à me construire seule. A ne vivre que par moi-même. Pour être ainsi sure de ne jamais faire de mal à personne.

Je t'aime du plus profond de mon être.
Mon meilleur ami, mon professeur, mon frère.

Aloysia. »

Ayant hérité de beaucoup d'argent de ses parents adoptifs, de son côté Aloysia enquêta également sur ses véritables parents, qui en vérité l'avaient abandonnée car ils étaient tous deux gravement malades. Par regret d'avoir laissée seule leur fille, Aloysia apprit que ses parents lui avaient légué une importante somme d'argent, étant tous deux de riches investisseurs dans l'immobilier. Aloysia hérita de tout, étant leur fille unique, devenant ainsi millionnaire à seulement seize ans. Mais il restait la fuite. Durant des années, elle vécut d'état en état, vivant de peu, apprenant à n'avoir besoin de rien ni personne. Et surtout, elle ne laissait personne l'approcher, devenue méfiante et paranoiaque. Cette errance dura jusqu'à ses 21 ans. Le chemin de Aloysia s'arrêta sur la ville de Boston, où elle trouva un recoin tranquille ou dormir sur le bord de la plage. Par hasard, un jeune homme, Christopher Blackwood, tomba sur elle alors qu'il venait à la plage dans le simple but de méditer un peu, comme à son habitude. Trouvant la jeune fille de seize ans en larmes, assise sur le sable, il s'en approcha, et posa une main sur son épaule. Tétanisée à l'idée que ce soit Will qui ait pu la retrouver pour se venger, Aloysia le repoussa, en position d'attaque. Intrigué, Chris lui demanda calmement ce qui lui arrivait. Méfiante, paranoïaque, Aloysia balbutia quelques mots, accusant au passage le jeune homme d'être un complice de Will, venu pour la tuer. Ainsi s'écoula un bon quart d'heure durant lequel Christopher se tua à expliquer à Aloysia qu'il ne comprenait rien à toute cette histoire de Will, de tueur, de Los Angeles, où il n'avait jamais mit les pieds. Se rendant compte de la folie la prenant, Aloysia se laissa tomber dans le sable en pleurant, et cessa de menacer Christopher, comprenant que celui-ci n'avait rien à voir dans le complot de Will. Pris d'affection pour cette jeune fille en détresse, Chris resta auprès d'elle toute la nuit, et la prit dans ses bras. De son côté, la jeune Weber n'eut pas d'autre solution pour s'excuser que de raconter toute la vérité à cet inconnu, qui ne le resterait pas longtemps. Soucieux, et désirant aider Aloysia, Christopher proposa à la jeune fille de la suivre chez lui, le temps qu'elle réfléchisse à une meilleure situation que l'errance perpétuelle. Méfiante, mais sans autre moyens, Aloysia finit par se résigner, et accepta de se rendre chez Christopher. Les jours s'écoulèrent, et petit à petit, les deux jeunes se lièrent d'une amitié profonde et sincère. Désirant aider du mieux qu'il le pouvait sa nouvelle amie, il lui proposa de rester avec lui à Boston, lui laissant le libre choix de partir si elle le désirait. Après tout, maintenant elle était majeure, et libre de circuler sans être placée en famille d'accueil.