Reina était démoralisée par ce vent froid d'hiver, enfin c'est ce qu'elle pensait. Que pouvait-on faire avec un temps pareil ? Il faisait froid et Reina avait besoin de chaleur, maintenant. Elle eut alors envie de faire les boutiques. Elle se remémora que sa garde-robe était pleine, mais le shopping pouvait lui permettre de se réchauffer quand elle n'avait pas le moral. Il fallait bien recharger la pile d'une façon ou d'une autre. Ben cette pile-là, c'était le shopping son chargeur. Elle se changea, mis un pantalon, un large pull en laine beige et ses bottes noires avec mini-talons. Elle mit aussi une écharpe assortie à ses gants. Elle sortit enfin de chez elle et pris le bus en direction de Shibuya. Une fois arrivée, elle se dirigea vers Shibuya 109, connu pour sa tour argentée. Pour une fois, elle allait se comporter comme une fille normale, avec une vie normale, banale quoi. Elle parcourut plusieurs magasins, sans pour autant trouver quoi que ce soit. Son ventre gargouilla. Elle n'avait pas vu l'heure passer. Bah, tant pis. Elle sortit de la tour, la chaleur lui montait à la tête et se trouva une pizzeria. Délicieuse ! Elle se dit que cette pizza était la meilleure du monde. Il faudrait qu'elle vienne plus souvent avec quelqu'un si possible. Sa détermination fut soudainement revenue. Elle repartit en quête de nouveaux vêtements à la mode. Après 30 minutes de recherches acharnées, de batailles avec d'autres jeunes filles, elle finit par dégoter la robe de soirée de ses rêves. Elle n'avait pas pensée que les fêtes de fin d'année arrivaient et bien sûr Reina ne voulait pas avoir une robe longue, comme avec les personnes.....plus vieilles. Elle avait opté pour une robe courte, à peu près à dix centimètres au-dessus dex genoux, et avec plusieurs volants. Elle était d'un rose pâle, et non d'un éternel noir classique et discret. Elle avait aussi acheté les chaussures qui allaient ensemble. C'était des escarpins roses pâles aussi avec des talons aiguilles.

N'ayant pas vraiment envie de rentrer chez elle maintenant, elle flâna un peu dans une partie de Tôkyo. Elle avait pris le métro, le bus. Elle aimait bien regarder le visage des gens, leurs expressions. Elle s'imaginait parfois pourquoi ils avaient cette expression sur le visage, parfois elle imaginait leur vie, comment elle pouvait être. Et parfois, son imagination déviait sur sa propre vie, comme à l'instant. Elle s'imaginait ce qu'aurait pu être sa vie sans sa passion pour la chanson. Impossible pour elle de se l'imaginer. La musique était tout, mais elle se demandait si elle avait bien fait de devenir chanteuse, de devenir une personne qui commercialise sa voix. Elle laissa tomber sa tête contre la vitre en regardant l'extérieur défiler à toute vitesse, sans vraiment le regarder. Certes, elle voulait donner du réconfort aux gens grâce à sa voix, mais en un sens pas en faisant payer les gens pour cela. Mais sans cette commercialisation, elle n'aurait pas pu se payer cette robe, avoir la vie qu'elle avait maintenant. Quelle égoïste pensée. Elle secoua sa tête en essayant de chasser tout ça de sa tête. Il fallait qu'elle arrête de se prendre la tête. Mais bizarrement, la pile n'était pas complètement rechargée, elle se sentait toujours mal. La demoiselle pensa que c'était parce qu'elle était seule, donc il lui fallait du monde autour d'elle, donc elle décida de descendre à Ginza.

Dès que Reina descendit du bus, elle frissonna de froid. Il faisait si bon dans le bus. Le quartier était bondé, comme d'habitude, mais il était réconfortant pour la jeune fille. Ces temps-ci elle ne se sentait pas bien, toujours déprimée. Ça lui faisait du bien, de la joie, de la gaité autour d'elle. D'autant plus que les décorations de Noël étaient installées. Qu'est ce qu'elle aimait Ginza en hiver, avec toutes ces décorations. Ça lui réconfortait un peu son petit coeur. Elle se mit en marche pour se réchauffer en faisant plus de lèches-vitrines que de marche. Pendant un instant, elle ne regardait pas où elle marchait et fonça dans un petit groupe de lycéenne. Celles-ci l'insultèrent, mais elle ne répondit pas. Elle resta plantée là, au milieu du trottoir en se demandant pourquoi elle allait autant mal.