- Eh, pourquoi t'a deux papas ?
- Bah parce que c'est comme ça ! Toi t'es bien moche et je dis rien !

La petite était habitué maintenant aux remarques de ses camarades. Ils disaient parfois des choses affreuses, allant jusqu'à l'insoutenable, l'inaudible, l'impossible. C'était vraiment gênant pour l'enfant. Elle assumait avoir deux pères et ça ne la rend pas honteuse, cependant elle avait des limites, et parfois les enfants de son âge n'étaient pas assez mûres pour comprendre ça. C'est peut-être grâce à toutes ces persécutions qu'elle a acquis une façon de penser différentes des autres. Avec deux pères, c'est sûre qu'on est loin de toutes ces histoires de contes de fées, de princesse et de prince puisque là, deux princes se sont trouvés. Elle comprenais quand même et était dans sa tête bien plus grande que tout ces autres gamins qui avaient des parents "normaux". Elle se sentait originale grâce à ça, et elle savait que sa réelle mère avait bien fait de la confié à Tom et Kalyé, ses pères. La retrouver ? Ca n'avait été qu'une mère porteuse alors après tout, ça servait un peu à rien. C'est pas comme si elle m'avais élever ou alors qu'elle m'avait aimé. Neuf mois dans une vie c'est quoi ? C'est comme de la grenadine dans de l'eau, ça représente rien du tout. En tout cas pour moi et je sais que mes pères s'en moquaient pas mal aussi. Enfin .. Souvent il m'arrivais quand même certaines remarques de mes camarades de classe que je prenais plus ou moins mal.

- Ah mais c'est sale d'avoir deux papas, c'est pas humain !
- Pardon ? Répètes pour voir.
- C'est pas humain.

Il allait me le payer, ce gamin. Je ne rigolais pas avec ce genre de chose et encore moins sur mes pères. Et je lui avais sauté dessus juste après. D'où il parlait d'humanité alors que lui même était irrespectueux ?!

- Charlie .. pourquoi t'a fais ça mon cœur ?
- Mais Papa ..
- Y'a pas de papa .. T'aurais pas dû.
- Il a dis que j'étais moche et grosse !
- Hm .. Je comprend que ça t'ai blessé mais il faut pas faire ce genre de chose ?
- Je le referais pas papa, promis.

Ils savaient bien que la gamine avait menti; et qu'elle s'était énervé pour quelque chose d'important et non pas pour quelque chose de si petit que ça. Et pourtant, les papas ne disaient rien, ils restaient silencieux devant leur fille. Ils ne disaient jamais rien dans ce genre de cas, parce que bien qu'ils savaient que c'était compliqué autant pour eux que pour l'enfant, alors à quoi bon ?

Kalyé -l'un des deux pères- était un tchèque, de République Tchèque et tout les ans, pendant pas mal d'années, ils emmenaient Charlie là bas, pendant les grandes vacances. Elle y passait deux mois, chez ses grands parents. Ces derniers étaient des gens biens, bien que pauvres, ils faisaient avec les moyens du bord. Il avait bien pris que leur fils soit gay à l'époque, ils étaient très ouvert, il faut le dire. Même plutôt cool en fait et la jeune demoiselle adorais passer du temps là bas, c'était une sorte de respiration, une renaissance chaque année. Non loin de chez eux, juste derrière à même pas cinq minutes il y avait un orphelinat. Il arrivais souvent à la demoiselle de croiser quelques uns de ses jeunes, parce qu'ils sortaient toujours par le même endroit quand ils faisaient le mur et c'était celui se trouvant juste sur le même chemin qu'elle. Elle sortait régulièrement Drokyie, le chien de ses grands parents et en passant elle voyait certains de ses jeunes. Un jour elle a fait la découverte de l'un d'eux qui est rapidement devenu son meilleur ami. A force de le voir à la même heure tout les jours, ils ont commencés à apprendre à se connaitre et donc on fait des sorties et sont devenus amis. Elle adorais venir le voir chaque été en même temps que ces grands parents, et elle se sentait bien tant qu'il était là.

Boston. Ma ville, mon endroit, mon lieu, mon pays. Je venais de là et je suis même sur qu'aucune ville autre ne me correspond mieux que celle ci. Enfin .. j'y ai vécu toute ma vie et j'y suis même née. J'ai appris que ma mère était une Bulgare et j'avoue qu'après ça, avoir quelques notions de la langue m'a attiré, j'ai donc commencé à prendre des cours et mes pères n'étais pas contre, ils m'encourageaient même à "retrouver mes racines". J'ai commencé comme ça, doucement et j'ai atteins un niveau passable, je connais quelques phrases mais je n'ai jamais vu ma vraie mère. Je n'ai rien contre, je trouve ça plutôt mal. Je vois d'un mauvais œil une femme qui se ramènerais et qui me sortirais "salut j'suis ta mère, j'aimerais rattraper le temps perdu". En fait, elle irais juste voir ailleurs si j'y suis parce que j'accepterais pas ça. Enfin .. à Boston. Mon premier petit copain. Avec lui j'étais réellement bien, je pouvais tout lui dire et parler de tout, il n'avait jamais rien contre moi, on était juste entre nous et voilà, c'était ça qui était cool. Et puis un jour, la dégringolade. Il a profiter de moi. Au bout d'un temps, il a plus tenue, l'envie de sexe pour lui était trop forte alors il m'a forcé à le faire. Je ne voulais pas au départ, mais il a réussi à m'avoir et sans mentir j'ai eu mal, très mal. J'en ai parlé à mon meilleur ami de république Tchèque et je crois que ça l'a mis en colère sur le coup. Il m'avait toujours trop protégé.

Avec le temps, j'ai muris, j'ai changé aussi. Les temps changent, hélas, les gens aussi. J'ai commencé à sortir en boite, à danser, trainer dans les bars et tout ces trucs là. J'adore ça ! Boire un coup entre amis et être poser, bien tranquille. Sauf que parfois, d'ailleurs une fois même je me souviens avoir taper un homme. On était un soir entrain de danser avec des amis à moi et puis d'un coup, il s'est décidé de venir me draguer. D'accord .. c'est charmant, c'est bien sympa, c'est drôle mais au bout d'un moment c'est lourd. En plus, cet homme commençait à balader ses mains partout sur mon corps et il a dis une chose qu'il ne fallait pas. Je l'ai donc taper. J'ai été violente sur le coup je l'avoue mais ça m'arrive peu, ou alors quand je suis vraiment en colère donc rien de bien grave en fait. Disons que j'arrive à me contrôler, parfois.

Et puis il y eu ce jour où j'ai vu Nate, devant moi, en Amérique. Nate c'est mon ami de République Tchèque, alors forcément j'ai été très heureuse. On a passé des jours et des jours ensemble. Et puis .. il a vu mon premier petit copain qui m'avait forcé. Tout a dégénéré. D'un coup, Nate s'est mis en colère et j'ai pas compris ce qu'il s'est passé, en un car de temps à peine sans même avoir le temps de dire quoi que ce soit l'autre homme s'était retrouvé à terre. Je crois que si je n'avais pas stopper Nate dans son élan de folie, l'autre type allait mourir. Je crois qu'il a eu de la chance que je sois là, parce que sinon il aurait mal, très mal fini. Pour la première fois de ma vie j'ai eu peur de Nate. Je crois qu'aucun jour après ça je n'ai eu peur de lui, mais ce jour là, dans ses yeux c'était .. incroyable.

Maintenant je suis à Cambridge, à l'université pour étudier la musique, ce que j'aime. Je me vois bien musicienne plus tard, alors je me dis qu'une bonne école pourra m'aider. Je viens tout juste d'arrivé et je suis en première année. Eh oui, une petite nouvelle !