Chapter One : Où est l'enfance est l'âge d'or. Novalis.28 Décembre 1999, Londres
Chère Fanny,
Aujourd’hui est un jour spécial : j’ai enfin dix ans ! Je suis une grande fille maintenant ! Et j’ai eu pleins pleins de cadeaux ! Dont toi ! Tu étais là, emballé dans un beau papier rose pâle au motif de fleurs fuchsias entrelacées. Tu m’as de suite tapée dans l’œil ! Tu es si belle avec ta couverture rose en velours, mes doigts glissent dessous avec délectation. Oui, je suis une grande fille, alors j’utilise des mots compliqués ! Je crois qu’une présentation s’impose Fanny ! Car oui, tu t’appelleras Fanny. Comme Anne Frank appelait son journal Kitty, moi ce sera Fanny.
Je m’appelle Eden Rose Princeton et je suis née le 28 décembre 1989 ici même, dans la grande ville de Londres. Je suis une petite rose anglaise comme dit papa ! Londres, j’adore ma ville ! Elle est si grande, et si belle ! Mais des fois, le mauvais temps n’est pas une bonne chose ! Surtout le brouillard, on a l’impression d’être dans de la barbe-à-papa, mais grise, sans goût et qui ne colle pas. Mes parents ont beaucoup d’argents, faut dire que papa, William, est un sénateur et que maman, Victoria vient d’une vieille famille aristocratique. On habite une belle maison dans le quartier de Kensington. Oh a un grand jardin et des personnes à notre service ! J’ai une super grande chambre qui donne sur le jardin ! Elle est pleine de jouets et de trucs super chouettes ! J’ai deux grandes sœurs : Carolyn qui a 13 ans et Danielle qui a 16 ans. Je ne m’entends pas avec Carolyn, elle m’énerve ! Sous prétexte qu’elle a 3 ans de plus que moi, elle se sent obligée de m’embêter ! Elle rentre dans ma chambre sans frapper et se moque de moi ! Carolyn est méchante, je suis allée le dire à papa, mais il n’a rien dit, il s’est contenté de poser sa main sur ma tête et il est allé s’enfermer dans son bureau. Je ne vois pas beaucoup papa, il passe son temps à travailler. Et je ne vois pas non plus maman, elle, elle s’amuse tout le temps ! Elle ne fait que sortir avec ses amies, aller à des soirées, voyager ! Mais elle ne passe pas de temps avec nous… C’est dommage, j’aimerai voir mes parents un peu plus… Les seules fois où nous sommes tous réunis c’est pour Noël. Après c’est difficile. On peut dire que je vis avec mes sœurs et ma tante Patty, qui est la sœur de papa. Elle ne s’est pas mariée et je ne sais pas pourquoi elle habite ici… Mais c’est bien ! Elle est gentille, je l’aime beaucoup ! C’est grâce à elle d’ailleurs que tu m’appartiens ! Elle trouvait sa bien que j’ai un journal, pour pouvoir écrire tout ce que j’ai sur le cœur ! Je dois te laisser Fanny, je vais manger du gâteau. Je t’embrasse.
8 janvier 2000
Chère Fanny,
Tu ne le devineras jamais ! Carolyn, oui, la douce Carolyn qui passe pour un ange, s’est faite attraper entrain de faire le mur, cette nuit ! Non non, tu ne rêves pas Fanny ! Ma sœur n’avait pas eu l’autorisation d’aller à la soirée d’un de ses copains. Alors du coup, elle n’a rien trouvé de mieux que de faire le mur ! Mais, c’était sans compter ma fine ouïe ! J’étais dans mon lit, cachée sous ma couette avec ma lampe de poche à lire un super livre, quand j’ai entendu un léger claquement. Oh pas grand-chose, pas assez fort pour réveiller qui que ce soit. Du coup, je me suis levée et je suis allée à ma fenêtre pour voir. Et j’ai vu, Carolyn, entrain de descendre le long du mur grâce à une échelle. Je tenais me revanche ! Je savais qu’elle avait sûrement désactivé le système de sécurité, alors je me suis dépêchée d’aller le remettre en route et de me cacher sous ma couette. J’ai compté : Un…Deux… Trois…Quatre. Le hurlement de l’alarme a retenti dans toute la maison et j’ai entendu des pas précipités dans les escaliers. Si tu avez vu la tête de Carolyn quand ma tante l’a trouvée ! C’était drôle, super drôle ! Je crois qu’elle me suspecte, mais je ne suis pas sûre… En tout cas, la voilà punie, c’est bien fait pour elle ! Et aujourd’hui, papa m’a achetée un chaton ! Il est tellement mignon, il est tout blanc, je l’ai appelé Pepsi, ça lui va bien ! Je t’embrasse Fanny, prends soin de toi.
10 Janvier 2000
Chère Fanny,
Je suis triste Fanny, si triste… J’ai envie de pleurer, de passer mon temps à pleurer et à hurler… Hier soir, papa et maman étaient tous les deux là, ils nous ont fait venir, Carolyn & moi dans le salon, pour parler. Maman avait des yeux rouges et gonflés, elle devait avoir pleuré… Papa, lui, il avait un visage si triste… J’ai de suite compris que quelque chose n’allait pas… Maman a essayé de parler, mais elle s’est mise à pleurer, alors papa l’a fait... Et il nous a annoncé quelque chose d’horrible, d’affreux… Danielle est malade. Elle a une grave maladie, avec un nom compliqué qui fait peur rien qu’à l’entendre… J’ai demandé « et elle va guérir ? Dites, elle va bientôt aller mieux ? » Les pleurs de maman ont redoublé d’intensité… Papa est venu s’assoir sur le canapé et m’a prise sur ses genoux. Il a caressé mes cheveux et m’a dit « Non ma puce… On ne peut pas guérir de ça… ». J’ai eu l’impression que mon cœur allait mourir… Ma grande sœur, ma Danielle, elle va mourir… Je n’arrive pas à y croire… C’est injuste, tellement injuste ! Elle est si merveilleuse ! Elle n’a pas le droit de partir si tôt ! C’est la plus belle, la plus gentille, la plus intelligente de la famille ! Elle doit rester…
12 Février 2000
Elle est morte.
14 Février 2000
Chère Fanny,
… Je ne sais pas si on peut trouver un mot pour définir ce que je ressens, mais j’ai mal… Tellement mal… J’ai du mal à me dire que je ne reverrai plus jamais Danny, que plus jamais elle n’entrera dans ma chambre en souriant, plus jamais elle ne me prendra dans son lit les nuits où j’aurai fait un cauchemar, plus jamais elle ne fera de moi sa petite poupée, plus jamais elle ne me parlera des trucs de fille en me faisant les ongles… Même sans vie, ma sœur était belle… Je la revois, couchée dans ce cercueil beige, portant sa belle robe bleue pâle qui lui allait si bien… Ses cheveux blonds encadraient son visage, son si beau visage… Ses paupières étaient closes et ses mains posées sur son ventre, elle semblait paisible… Dire que maintenant elle est sous une épaisse couche de terre, dans un cimetière… Je ne comprends pas pourquoi les médecins n’ont pas réussi à la sauver ! Mais à quoi servent-ils ??! Ils devaient la maintenir en vie ! La guérir ! Ils ne sont que des incapables ! C’est décidé, quand je serai grande, je serai docteur et je sauverai des gens, je ferai ce qu’eux n’ont pas fait pour ma sœur. J’en fais le serment.
Chapter Two : L’adolescence est le temps où il faut choisir entre vivre et mourir. Aggoune18 Août 2005
Quand j’pense que c’est bientôt la rentrée ! Ca m’désespère ! Les grandes vacances sont passées si vite ! Mais je suis un peu pressée tout de même, car j’entre au lycée à la rentrée ! Adieu les gamins puérils du collège, bonjour les gens matures et les beaux garçons ! J’ai hâte juste pour ça ! Puis avec Shannon, nous sommes bien décidées à avoir des petits copains ! Car grande nouvelle, je ne suis plus avec Kevin. Non, il commençait à m’énerver, il était trop gamin, pas capable de murir ! Il ne comprend pas les femmes. Pfeu ! Alors je l’ai plaqué. Je ne l’aimais pas de toute façon, je n’ai jamais été amoureuse, mais j’aimerais bien tomber amoureuse, trouver un garçon, le garçon idéal et bah… Voilà quoi ! Mais bon, je n’ai que 14 ans ! Bientôt 15 dans un peu plus d’un mois ! Il me tarde ça aussi ! J’ai prévu de faire une fête à la maison ! J’inviterai tous mes amis, papa et maman ne peuvent pas me refuser ça ! J’ai reçu mon nouvel uniforme, ça craint ! Il est moche et la jupe beuuurk ! Mais avec Georgia on a décidé de raccourcir nos jupes, parce que les avoir en dessous des genoux, bonjour la honte ! Pour passer pour des gros bébés non merci ! Par contre, j’ai les boules d’entrer dans le même lycée que Carolyn, j’espère qu’elle ne va pas chercher à me foutre la honte ! Parce que sérieusement, je ne tiendrai pas toute l’année ! Je dois déjà la supporter à la maison, c’est largement suffisant ! J’ai une sœur détestable. Comme Danielle me manque… Il n’y a pas un jour où je ne cesse de penser à elle… C’est dur sans elle…
30 Janvier 2007
Ma mère est une pute. Elle veut nous faire croire qu’elle est parfaite avec son maquillage à 2000£, ses vêtements à la mode qui viennent des grands créateurs, avec ses manières de bourgeoise. Mais c’est une salope, rien de plus. Je la déteste, elle mérite de claquer seule la gueule ouverte sans que personne n’en ai rien à foutre ! Je suis rentrée plus tôt que d’habitude des cours, mon prof de bio n’était pas là. Alors, au lieu d’aller traîner avec les filles, j’ai décidé de rentrer pour réviser mon contrôle de chimie. Je suis sérieuse que voulez-vous. Il n’y avait pas la voiture de ma mère, ni celle de ma tante. Je suis entrée, et je me suis dirigée vers la cuisine pour prendre un truc à grignoter quand j’ai entendu des bruits. Des rires, et des paroles échangées à demi-mot. Je me suis approchée de là d’où venaient les bruits. La porte du salon était entr’ouverte. Ma mère se trouvait à moitié à poil sur un mec que je n’avais jamais vu. Elle était de dos, mais le gars m’a vu et ma mère s’est relevée précipitamment. Je me suis retournée pour monter dans ma chambre et appeler papa. Elle m’a couru après dans les escaliers en disant « Attends Eden, ce n’est pas ce que tu crois ! » Je me suis arrêtée et je l’ai regardé « Et que suis-je censée croire ? Me prendrais-tu pour une idiote ?! Comment oses-tu faire ça à papa ! T’es qu’une salope ! ». Elle m’a giflée. Je lui ai lancé un regard noir. Elle a cherché à s’excuser en disant qu’elle ne voulait pas faire ça. Je ne l’ai pas écoutée, je suis montée dans ma chambre où je suis actuellement. Je suis en colère contre elle, je la déteste…
Mai 2006
J’ai mon diplôme. Je vais pouvoir quitter cette maison de barge et aller à l’Université. J’ai été acceptée à Oxford, je suis contente ! Je vais pouvoir prendre un nouveau départ à la fac ! Etudier la médecine, me concentrer sur mes études et ne plus voir ni ma mère ni ma sœur. Bon débarras ! Adieu l’adolescence, bonjour le monde des adultes !
Chapter Three :
Le bonheur est un rêve d'enfant réalisé dans l'âge adulte. Freud25 Octobre 2007
Je n’ai plus de temps pour moi. Mes études me prennent tout ! Mais j’adore ce que je fais, j’ai vraiment trouvé ma voie ! Les cours sont passionnants ! Mais le bourrage de crâne est intensif ! Allé, la première année est la plus difficile ! Après ce sera bien mieux ! Déjà, sans ma mère et ma sœur, c’est parfait ! Vivre sur le campus est génial ! J’ai une compagne de chambre qui est adorable avec qui je m’entends bien ! Et j’ai rencontré un garçon, Samuel. On s’entend bien tous les deux, il est mignon, on verra bien ce qu’il se passera !
1 Novembre 2010
Aujourd’hui, cela fait trois ans que Samuel et moi sommes ensembles. Je suis vraiment amoureuse ! Seule chose pouvant gâter mon bonheur : ma sœur vient de débarquer à Oxford. Ma troisième année de médecine commence bien ! Je suis toujours autant motivée, il me tarde d’être interne, ce sera bien !
25 Mars 2011
Il m’a trompée… Avec… Avec cette salope ! Avec ma propre sœur ! Je la hais ! Je le hais ! Je les déteste ! Il en est soit disant « tombé amoureux » et moi alors ? Que fait-il de ces trois années ? J’ai des envies de meurtres. Je ne peux plus rester ici, partir, je dois partir. Loin très loin. Quitter l’Angleterre, l’Europe. Les Etats Unis, voilà. Je vais chercher et à la rentrée, pour ma quatrième année, je serai loin d’eux.
1 Juin 2011
Mon dossier a été accepté. Je pars dans deux jours pour le Massachussetts, Cambridge. Je vais étudier à Harvard, loin de ma sœur, de mon ex, de mes souvenirs et recommencer, encore une fois. En espérant que cette fois-ci je noircisse les pages de mon journal de phrases pleines d’allégresses. Espérons. L’espoir fait vivre… Les imbéciles.