"Maman ! Dépêches-toi ! Il est 8h42 ! Et Max m'attend comme d'habitude à 40 ! Mais qu'est-ce que tu fais !?" Charles se tenait devant sa porte, son sac posé sur ses épaules, ses tartine de beurre dans la main , son portable qui ne faisait que vibrer ! " Maman ! " Charles avait 14 ans et sa meilleure amie l'attendait surement sur le perron de sa maison à quelques centaines de mètres non loin d'ici ! " Bon, bé j't'attend là-bas ! " Charles était donc parti de chez lui pour traverser les quelques rues londoniennes qui le séparait de chez Maxine, son amie depuis ses 9 ans. " Désolé Max, ma mère a encore passé la nuit à boire. Tu verrais son état, elle fait peur..." "Normal, vu que ton père l'a quitté comme une m*rde " " Oh ça va, c'est pas ma faute ! " "C'est jamais votre faute de toute façon ! " " Quoi ? " " Y'a ta mère ! Bonjour Madame Drawn. Euh Madame Everleigh. Excusez moi... " Et c'est avec le regard dur qu'il avait regardé son amie, qui ne comprenait pas toujours qu'il ne pouvait toujours être responsable des conneries de son père ! Depuis petite il savait que ça arriverait, et Maxine n'appréciait pas la façon dont il se comporter. Elle lui reprochait son manque d'affect, mais il était comme ça et c'était ainsi ! Pourquoi vouloir changer les gens ? Ils sont comme ça et c'est tout ! Il n'aimait pas ce trait de caractère chez elle, mais c'était bien le seul défaut qu'il pouvait lui trouver...

Charles a grandis, Maxine aussi ... Ils étaient maintenant au lycée, et qui avaient cru qu'ils y seraient arrivés ! Pour eux, tout tournait autour de leur amitié ! Personne ne pouvait les dissocier, personne ne pouvait même l'imaginer. Alors il ne savait pas lui même si c'était de l'amitié, ou de l'amour. Ce qu'il pouvait affirmer, c'était le fait qu'il pourrait tuer pour elle. Il s'était déjà mise dans de sales situations pour elle, pour la protéger ou tout simplement pour sauver son honneur. Mais ils n'étaient qu'à ce moment que de simples amis. Parfois, l'amitié est tellement plus important que l'amour, c'est un sentiment si fort, si indestructible. On ne peut pas perdre un vrai ami, alors qu'un amour est crée pour disparaître. " T'es sérieuse ? T'aime pas ce genre de film ?" " Non ! L'amour comme ça, c'est pas le vrai pour moi c'est tout ! " "Attends, tout le monde aime coup de foudre à Nothing Hills ! Même moi, mais tu dis à personne sinon j'te bute ! " Ouai, j'm'en fou, moi j'aime pas, j'crois pas en l'amour, c'est tout, mfais pas chier" Sujet sensible ? Les deux étaient si sincères, si impulsifs, avec un franc parler déroutant que plus rien ne pouvaient même les étonner. Alors Charles s'était levé du sofa et avait été dans la cusine, avant d'entendre un bruit sourd dans la chambre de sa mère. Un regard. Ils s'étaient compris. Et ce fut à deux qu'ils découvrirent la mère de Charles par terre, comateuse, une boite vide de médicament dans la main. Les secours et quelques instants après, l'hôpital. Charles n'en voulait même pas à sa mère, il considérait qu'avec une vie aussi pourrie, elle n'avait eu d'autre choix. " Comment tu peux dire un truc pareil Charles, tu m'dégoutes ! " " J'm'en fou ! Rentre chez toi Max, on s'voit demain ! " " Non, toi tu viens avec moi, et tu bronches pas. " Il l'avait alors suivit sans dire un mot, il avait ensuite passer une semaine entière chez elle, mais c'était pour lui une habitude, il vivait presque chez elle depuis le divorce. Son père était en Australie, il pouvait bien être mort qu'il n'en aurait que faire. Il était seul depuis bien longtemps.

Puis vint le jour où ils ont enfin dévoilés leur sentiments, le jour où ils se sont enfin autorisés à dire la Vérité... Ils se sont aimés, et s'aiment bien evidemment encore à l'heure d'aujourd'hui, il y a ces sentiments qu'on oublie pas. C'était si simple entre eux, si naturel, et Charles savait bien qu'il ne trouverait jamais une autre femme comme elle, une femme avec qui il était si complice, si amoureux, si vraie, si entier, si protecteur, si aimant, si doux si généreux... Et pourtant, il n'a pas réussi à rester l'homme d'une seule femme, l'homme de Maxine. Il n'a pas pu faire autre chose que d'aller voir lâchement ailleurs, des femmes qui ne méritaient pourtant même pas un seul de ses regards. Des femmes qui n'arriveraient sans doute jamais à l'orteil de Max. Et c'est pour ces femmes qu'il a tout gâché, qu'il a perdu l'amour de sa vie. Il ne s'en pardonnera jamais mais il le savait bien qu'un jour elle ne supporterait pas cette tromperie. Il savait qu'en sortant tous les vendredi soirs sans elle il rencontrerait une femme attirante et finirait la nuit dans son lit. Il le savait bien, et pourtant il reproduisait toujours les mêmes actes. A croire qu'il n'avait aucun respect pour Maxine, alors que justement il en avait trop. Et ce trop de pression l'avait amené à faire ça, à devenir un homme si peu confiant et surtout si peu respectueux. Il faut dire que durant ces plus de deux ans d'amour, sa vie n'avait été que désastre, sa mère avait succombé à une overdose et son père avait été tué à Sydney dans un braquage. Il ne méritait que cela, certes, mais Charles n'avait pas eu besoin de ça pour psychologiquement devenir plus instable. Il avait beau avoir tout fait pour que Maxine ne le quittes pas, mais elle n'en avait pas eu la force, et qui la blamerait ? Surement pas lui. Ce fut en larme qu'ils se donnèrent leur derniers baisers des plus passionnés. Cette phrase que Maxine lui a dites résonnera sans doute à vie dans sa tête : « Je t'aime. Mais c'est fini. J'en peux plus de cette relation destructive. Je veux vivre. Être heureuse. Ne plus avoir à me demander chaque minute si tu couches avec la pétasse du coin. Je t'aime baby, toi et moi pour toujours. On se l'est promis. Et on s'est menti. Alors au nom de cet amour, laisse-moi partir, s'il-te-plait Chuck... »...

Durant tous ces mois, Maxine et lui ne se sont pas donnés une seule nouvelle. Il a respecté ses choix, car il ne cessera jamais de l'aimer, et aller à son encontre n'était pas possible pour lui. Il préférait s'écarter et ne pas jouer l'ex relou, non. Il savait pourtant que c'était la femme de sa vie, il le sait même encore maintenant. Mais il l'aime trop justement pour la forcer. Il s'est réfugié dans le sport, le football américain, le basket, la course, tout ce qui pouvait l'aider à oublier celle qui avait brulé son corps au fer rouge pour ne jamais le lui rendre intacte. Une blessure béante qui ne cessera sans doute jamais de le faire souffrir. Il avait tout tenté pour l'oublier, il avait couché avec des centaines de femmes, mais rien n'y faisait, elle était EN lui, tout simplement. Puis suite à ça, il s'est laissé dépérir, tellement la culpabilisation de lui avoir fait tant de mal était dur à supporter. Il avait acheté un aller simple en enfer pour simplement s'alcooliser et se droguer. C'était la façon la plus simple pour lui d'oublier. Après deux overdose légère, il a finalement réussi à comprendre que la seule façon de panser ses plaies, c'est d'aller la retrouver, après ses années de silence, et de lui dire " Je t'aime " sans même ciller une seule seconde. Peut importe la réponse, il aurait au moins tout fait pour elle et pour lui prouver qu'il n'avait jamais abandonner une seule seconde l'espoir qu'elle lui pardonne.

Alors un jour il s'est levé, un beau matin, il a appelé sa mère et lui a supplié de lui dire où était Maxine. Il a pris le prochain billet d'avion direction Cambridge, il a postulé pour un poste de coach de sport dont lequel il aurait la réponse rapidement, et il avait enfin et surtout retrouvé la force de vivre, pour elle, celle qu'il aimait. Jusqu'au soir où , rentrant de la pizzeria en face de l'hôtel où il créchait depuis les 3 jours où il avait débarqué ici, il avait traversé sur ce passage piéton. Tout était bon, le bonhomme disait "WALK" et non "STO ". Alors qui lui expliquerait un jour pourquoi il s'est fait fauché par ce taxi sans doute trop pressé, et surtout pourquoi ce c*nnard ne s'est pas arrêté. Trou noir. Gyrophare. Hurlement. Morphine. Opération. Trou noir Continuel.

" Je suis en ce moment dans le Coma, et le comble de tout, c'est que je n'ai qu'un seul visage en tête. Maxine. "