Okay Jess!

« Certaines choses dans ce monde sont inexplicables. L'amitié que j'avais avec Julian en faisait partie, la douleur que je ressentais à ce moment aussi. Je ne pouvais décrire avec de simples mots ce que je ressentais, la douleur était beaucoup trop intense. J'avais été un lâche, et indigne de l'amitié de mon meilleur ami, lui qui avait toujours été là pour moi, lui qui m'avait toujours écouté, raisonné, aidé et soutenu dans tout ce que je faisais. Julian était, est et sera toujours le meilleur ami que quelqu'un puisse avoir. Et non, croyez le bien, je n'exagère rien. La stricte vérité. Peut-être que personne n'était à la hauteur de l'amitié qu'il pouvait donner, à part Dieu lui-même. Mais ce que Dieu était injuste avec moi, avec lui. Pourquoi ne pouvait-il simplement pas me donner des pouvoirs pour que je puisse aider Julian ? Le Destin était une chose cruelle à laquelle personne n'échappait. Et pourtant nous ne cessions jamais de nous battre contre celui-ci, pour enfin se rendre compte qu'il ne nous avait pas réservé un sort trop terrible.

Je voulais que Julian aille mieux, qu'il redevienne celui que j'avais connu. Je voulais réparer mes erreurs revenir en arrière et tout changer. Je voulais, pour une fois servir à quelque chose. Mais ma plus grande crainte à l'ordre du jour tait que je ne puisse plus rien pour lui. Que je sois arrivé trop tard, que j'ai pris trop de temps à ouvrir les yeux que je gardais fermés depuis trop longtemps pour me protéger. Cette pensée n'avait fait qu'accroître a douleur que j'avais en moi. Si jamais je ne pouvais rien faire pour Julian, alors tout était fini, tout était perdu, je n'aurais plus rien à lui apporter, je ne pourrais faire quelque chose de bien qu'en partant moi aussi. Si je ne pouvais plus rien faire pour lui, tout s'arrêtait, c'était bel et bien la fin.

Lorsque j'avais entendu la voix de Julian, j'avais reçu encore une fois une épée en plein cœur, il était doué pour ce genre de chose, Julian. Je prenais de nouveau conscience de toutes les erreurs fatales que j’avais commises, de toute la douleur et la misère que je lui avais causée. Personne ne méritait ce que je lui avais fait, et surtout pas dans des conditions pareilles. Il m'avait dit que ça ne servait à rien, et je ne vais pas mentir, ça m'avait blessé encore plus, encore au plus profond. Je ne pouvais même pas lui faire des excuses, c'était trop tard, de mon point de vue en tout cas.. Un premier pas vers l'échéance du néant. «Tu es revenu ... c'est ce qui compte.»

Étais-je partit par méchanceté ? Par jalousie ? Par possessivité ? Par envie de le laisser seul ? A vrai dire, tout était devenu bien flou dans ma tête. Mais une chose était sûre, je n'avais eu aucune raison valable de laisser Julian livré à lui-même, oui c'était la bonne expression. J'étais convaincu que rien que je ne fasse dans les prochaines années à venir, n’allait réparer mon erreur. Julian m'en voulait comme il ne m'en avait jamais voulu. Je le savais, je le sentais. Je lisais en lui. Il m'en voulait terriblement. C'en était presque effrayant. Je savais que dans les yeux bleus de Julian se cachait une rage immense une rage qui ferait fuir même le plus vile. Et pourtant bien que je sache quels sentiments, ou plutôt quel éventail d'émotions il avait en lui, je ne pouvais m'empêcher d'espérer. Espérer que je puisse faire quelque chose, espérer que les choses aillent mieux, espérer.
Mais qu'était l'espoir ? Un simple moyen de se voiler la face au-devant de l'inévitable ?

Lorsque Julian rompit notre étreinte, les larmes n'avait pas cessé de couler sur mes joues, à vrai dire, elles étaient comme incontrôlables. Je ne pouvais pas m'arrêter, je ne voulais pas. J'osai à peine lever les yeux vers Julian, je n'osais plu plonger mes yeux dans les siens, une fois que j'avais compris ce qu'ils renfermaient. J'avais trop honte, trop peur de lui faire face. Il y avait bien longtemps que la culpabilité n'avait fait qu'une bouchée de moi, mais c'était au tour de la terreur de s'emparer de moi.
Ma seule envie était de me laisser tomber sur le sol. Etre au plus bas était ce que je méritais.

Ethan: Je suis revenu Julian. Mais … je ne sais pas quoi faire maintenant… mais j’espère … j’espère que je peux faire quelque chose… de bien cette fois.

Les larmes coulaient toujours, mais ma voix avait repris de l’assurance, étrangement. J’étais revenu auprès de mon meilleur ami. J’avais retrouvé mon piller central, ma pièce manquante du puzzle, et pourtant … »