L'amour rend faible...
et faible, tu l'as plus qu'été.

« Londooon ! »
Je revenais petit à petit à moi, même si ma tête ne m'en brûlait pas moins et que mon corps n'en était pas moins lourd. Qu'avais-je fait encore une fois ? Consommation d'antidépresseurs, tabac, drogues et alcool certainement, pour dire de ne pas changer mes vieilles habitudes. Un bon petit cocktail détonant qui me permettait de vivre sur cette terre qui tournait trop vite, qui me permettait de fuir la réalité. Enfin voilà j'étais sans aucun doute, en pleine émergence et mes maux me forçaient à me promettre de ne plus jamais recommencer. Promesse que je ne tiendrais certainement pas, mais c'était juste pour me donner au moins l'illusion que je n'étais pas dépendante de cette vie de débauche. Je finis tout de même par ouvrir un œil, puis le second. J'avais l'impression d'être sur un bateau tant tout semblait tanguer autour de moi.

Puis je l'aperçu. Eden. Soudain tout ce qui m'entourait devint différent. Tout semblait beau, doux... Étais-je entrain de rêver ? Si tel était le cas, je ne voulais surtout pas qu'on me réveille. Mais très vite, je me rendis compte, qu'il n'en était rien. Sa main douce et chaude s'empara de la mienne et il me fit me relever. Des nausées me montaient, mais j'étais toujours obnubilée par cet être suprême. Mon être suprême. Ce n'est que lorsque la musique transperça à nouveau mes tympans que je compris que nous étions encore à une de ces soirées. Pourtant cela devait être une soirée en amoureux, juste lui et moi.

En fait c'était ainsi depuis que je connaissais Eden. Je l'avais rencontré un an auparavant, et cela faisait un an qu'il était mon unique. A peine l'avais-je aperçu sur sa moto à la sortie d'un concert privé que j'avais succombé. Pourtant rien ne prédisait que nous nous rencontrerions. J'étais une petite toscane des beaux quartiers, une fille bien élevée tandis que lui était un rebel, un vrai de vrai. Pourtant l'un comme l'autre avions flashés et nous vivions quelque chose de passionnel. Malheureusement très vite je m'étais rendu compte que cet amour n'avait rien de sain. En effet comme ce fameux soir nous passions tous les soirs dans ce genre de soirée ou pour être franche les seuls mots d'ordre étaient : sexe et défonce. Ce n'était pas moi, ça ne me ressemblait pas mais pourtant par amour j'étais devenue tout ce que je détestais.

Et donc après m'avoir relevé, mon prince m'embrassa sur le bord des lèvres et rejoignit ses 'amis'. Après cela je m'étais alors assise dans un coin, avec toujours un verre à la main. Puis trou noir.


Le lendemain.

Je me sentais molle et j'avais mal partout. Une odeur que je ne connaissais que trop bien ces derniers temps et qui m'était désagréable, me narguait un peu comme pour me dire « Oui ma fille tu es l'hôpital, encore une fois... La preuve que tu es faible... La preuve que tu ne feras plus jamais rien de bon ». Puis essayant d'être un peu plus courageuse que d'ordinaire, j'ouvris les yeux. Ma mère se trouvait à mon côté tandis que mon père faisait les cents pas au fond de la chambre.

« Je ne cesse de te le répéter, il faut l'emmener loin d'ici. Elle devrait déjà être rentrée à l'université et elle n'y va pas juste pour voir ce moins que rien. »

Sur ce point il n'avait pas vraiment tort. Mon père avait déjà réglé toute mon année, et moi je restais à Austin alors que j'avais toujours désirée d'aller étudier à Harvard. Malheureusement je n'avais toujours pas trouver la force pour quitter mon bien aimé... Puis je savais qu'à peine serais-je partie malgré qu'il m'avait promit fidélité si j'allais à l'université, il me remplacerait. Et l'idée que cela arrive me détruisait je préférais donc rester. Et alors qu'une larme coula sur ma joue, blessé par tous le dégout que j'avais pu trouvé dans le ton de mon père que ma mère se tourna vers moi.

« Ma chérie... Mon bébé. Comment te sens-tu ? Ne pleures pas on trouvera un moyen pour que tu ailles mieux, pour que tout aille mieux. »

Elle s'était alors penché et avait déposé un baiser sur mon front tandis que mon père ne m'adressait même pas un regard... Et dire qu'un an auparavant j'étais tout pour lui, j'étais sa fierté.

Avancer n'est pas chose aisée...
mais reculer ne serait-il pas pire ?

Après cet incident je n'ai revu qu'une seule fois Eden. Ça a été pour lui dire au revoir, choque qui a été tout sauf facile. Je lui ai demandé des comptes au sujet de la soirée et il m'a juste dit qu'un de nos 'amis' m'avait retrouvée inconsciente et avait appelé les secours. Cette révélation m'a aidé à le quitter car je lui en voulais. Je lui en voulais de ne pas s'être préoccupée de moi ce soir-là, bien que ça n'avait jamais été le cas.

Après cela j'ai été envoyé le reste de l'année que j'avais loupé, dans un centre pour adolescents. Ils m'ont aidé à me retrouver, à avoir à nouveau une vie dite normale. Ils m'ont aussi aidé à soigner ma dépendance à l'alcool et aux drogues et petit à petit grâce à ce centre je suis redevenue la vraie London. A la fin de l'année je suis retournée chez mes parents et mes rapports avec mon père ne se sont guère améliorés. Tandis que je lui en voulais de n'avoir plus cru en moi à partir du moment où j'ai commencé à faire des erreurs, lui m'en voulait d'avoir salit notre nom. Alors qu'avec ma mère tout allait pour le mieux. Lors de mon retour j'ai même revu Eden. J'en étais bien entendu toujours éperdument amoureuse mais j'ai tout de même eut la force de résister.

A la suite de cet été, j'ai finalement opté pour rentrer à Harvard bien que ma mère se demandait si c'était réellement une bonne idée de me laisser si loin, toute seule, sachant qu'à l'université la tentation serait permanente. J'ai tout de même réussie à la convaincre. Les premières années ça n'a pas été simple, beaucoup d'étudiants se droguaient, buvaient. Au début je n'allais à aucune soirée, paradoxe pour la cheerleader que j'étais. Mais au bout de quelques mois j'y arrivais, mais ne consommais ni drogue, ni alcool.

Il y a trois mois.

Tout allait pour le mieux, niveau scolaire j'étais au top. A l'université je m'étais fait de grands amis avec lesquels je passais de superbes moments. J'aimais beaucoup faire du cheerleading, passion qui me venait de ma mère d'ailleurs.

C'était un lundi. Dans quelques semaines je devais rentrer chez moi pour un week-end et j'avais hâte car ça faisait bien longtemps que je n'avais vu ma mère qui me manquait énormément et ce malgré les courantes nouvelles que j'avais par téléphone. En fait je rentrais car dans quelques semaines elle fêterait son anniversaire, ses quarante cinq ans et mon père avait organisé une petite soirée. N'ayant pas le courage de faire le premier pas et de me prévenir, il avait juste demander à l'une de mes tantes de le faire. Je ne savais pas très bien pourquoi j'arrivais encore à être étonné après tout c'était digne de lui de réagir ainsi. Enfin voilà, nous étions donc lundi et mon téléphone vibra. J'étais dans la salle de bain et demanda à ma collocataire de regarder qui c'était. Cette dernière s'écria : « C'est ton père! » Tout d'abord surprise, je fus vite intriguée. J'enroulai une serviette autour de moi, m'emparai du téléphone et répondit. « Oui ? » « Calliopê c'est moi... enfin, ton père. » « Oui je sais. » lui avais-je répondu sèchement alors que je détestais qu'il m'appelle « Calliopê ». Mais me disant que ça avait dû être plus que difficile pour lui de m'appeler je n'avais pas relevé. « Il faudrait que tu rentres... En fait... ta mère est rentrée à l'hôpital elle est gravement malade et les médecins disent qu'il ne lui reste pas longtemps. » Je sentis alors le monde s'écrouler sous mes pieds. « Ce n'est pas possible, non pas maman. » m'étais-je dit. « D'accord, je rentre de suite. » lui avais-je dit histoire d'écourter la discussion alors que je commençais déjà à mettre à l'aveugle des vêtements dans un sac pour partir au plus vite.

Quelques heures plus tard j'étais à Austin malheureusement il était déjà trop tard... Maman nous avait quittée, Maman m'avait quittée...

Actuellement.

Après les obsèques je suis très vite rentrée à l'Université. J'en voulais terriblement à mon père car ça faisait en fait, déjà un an que maman était suivie, et ni elle ni lui n'avait jugé nécessaire de m'en informer. Mon père a prétexté que maman ne le voulait pas et qu'il respectait ce choix. « Un je ne veux plus jamais te revoir » puis je l'ai quitté. Aujourd'hui le monde redevient noir, comme avant et je ne sais plus quoi faire tant je suis dévastée. Une chose est certaine je suis dans une phase décisive de ma vie. Mais ferais-je les bons choix pour ma vie future ?