En bruit de fond, rien de plus que le vent ballotant les quelques feuilles qui s'accrochaient a leur branches comme s'accrocherait un rescapé d'un naufrage a un morceau de bois flottant. Le dernier espoir pour la vie. Pour le bonheur. Cette pensée fit légèrement sourire Mathias. Puis il se trouva ridicule. Il se trouvait là, assis en face de sa fenêtre a scruter de vieilles feuilles mortes face au vent. C'était pathétique. Il était 4h du matin et il devait déjà se préparer. Mais pour quoi au juste ? Pour un boulot merdique, pour pouvoir survivre a une vie merdique. Un espoir, une lueur pour une vie meilleure. Payé a peine 4$ de l'heure, fermant sa bouche devant les clients hargneux de la classe aisée de Sydney, Fermant sa bouche devant ses chefs, devant ses collègues. Mais ouvrant grands les yeux. Observant cette fourmilière bourdonnante qu'était cette ville. Mais qu'est ce qui le retenait donc ici ? Il avait 21 ans a présent et toujours pas le courage, ni le temps ni même l'argent pour partir. Il restait désespérément attaché a cette ville juste pour une question de survie. C'était.. insensé.

Il se leva doucement de son lit, se passa les mains sur son visage fatigué et fila sous la douche. Une vieille chemise blanche apparemment pas repassée depuis un bon moment se trainait sur le dossier d'une chaise. Un pantalon noir, ou peut être devait il être gris auparavant s'étendait, inerte sur le sol. La cravate pendu sur le rebords d'un meuble miteux et crasseux. Ce jeune homme devait donc être bien seul. L'eau s’arrêta de couler et l'on vit sortir de cette salle de bain le même homme, fatigué. Mais propre. Dans ses yeux, plus de lueur. Dans ses traits vieillit par la lassitude, on pouvait y lire une envie d'évasion, de changement. Cette semaine était la dernière. Bientôt ses dures 3 années a jongler avec différents jobs se termineront. Il allait enfin pouvoir partir, étudier quelque chose qui lui plaisait réellement. Partir loin d'ici. Loin de tous ces mauvais souvenirs. Loin de sa petite sœur peut être.

Un soupirs s'échappa de cette bouche sèche d'avoir trop oublié son chagrin dans une bouteille, ou deux, la veille. Ne jamais penser a Lena un matin en se levant. La journée ne pouvait que s’annoncer mauvaise. L'homme agrippa ce qui ressemblait a une sachet en plastique et avala une puis deux pillules qui se trouvaient a l’intérieure. Et de nouveau es voix. Ces petits voix qui lui picoraient le crâne, le malmenées, mais qui étaient aussi ses amis. Comme ses pires ennemies. Sa famille. Il se fit sortir de ses sombres pensées par le bipper de son portable.

" M. Inutile de ramener ton cul chez le boss. C'est finis chez nous pour toi. Et mec, sérieusement fait un truc pour toi. Je ne veux plus entendre parler de toi. Après hier.. C'est finis. A."

A. Alisson sans doute. S'en étais finis de quoi exactement ? De son job, ca oui. De leur minable relation de droguées qu'ils entretenaient depuis a peine 2 mois ? Ne serait-ce pas tout qui se terminait aujourd'hui ? Mathias en avait assez. Assez de jouer la comédie devant les autres, de sourire, de plaire. Il se rallongea sur son lit et se frotta les yeux. Il était fatigué. Si fatigué de la vie ...